Catastrophes naturelles: la Banque mondiale réprimande le gouvernement

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Revue de presseKiosque360. Un rapport de la Banque mondiale qualifie la gestion des catastrophes naturelles au Maroc de «désordre institutionnel». L’institution financière souligne que le gouvernement privilégie la réaction à l’anticipation en adoptant une approche déséquilibrée dans les régions sinistrées.

Le 01/09/2019 à 21h41

Les dernières inondations qu’ont connues les régions du sud du Maroc et les dégâts humains et matériels qu’elles ont causés ont remis sur le tapis le débat sur la capacité et l’efficacité du gouvernement à gérer les catastrophes naturelles. En tout cas, un rapport de la Banque mondiale (BM) qualifie la gestion de ces dangers au Maroc de «désordre institutionnel» qui privilégie la réaction à l’anticipation. Encore faut-il préciser que cette réaction demeure sectorielle, puisque chaque catastrophe entraine l’élaboration de nouveaux programmes «urgents» dans chaque région sinistrée. Une pratique gouvernementale qui s’est traduite par une approche déséquilibrée dans toutes les régions du Maroc.

Le rapport de l’institution financière internationale ajoute que les conséquences des catastrophes naturelles vont s’amplifier avec les changements climatiques. D’autant que le royaume est exposé à des dangers graves et récurrents et risque même de connaître de grandes catastrophes. La BM souligne toutefois que le Maroc s’est beaucoup investi ces dernières années pour mieux évaluer les dangers naturels sachant que les aléas climatiques pourraient avoir des conséquences humaines et économiques néfastes.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 2 septembre, que la BM indique que les habitants du Maroc ne sont pas suffisamment conscients des dangers qui les guettent. Ils considèrent que la gestion de ces catastrophes relève de la responsabilité du gouvernement et croient que ce dernier est capable de parer à toute éventualité. Mais il est clair qu’un échec dans la réalisation rapide de ces attentes pourrait entrainer troubles et tensions sociales. Du coup, ajoute le même rapport, il est nécessaire d’adopter une approche anticipative. Il est vrai, souligne l’institution mondiale, que le gouvernement n’a pas beaucoup de marge de manœuvre. Mais il pourra prendre une mesure importante pour atténuer les dangers des catastrophes en misant sur la prise de conscience de la population.

Une étude réalisée en 2016 dans quatre communes urbaines et rurales montre que la population demeure sensible aux dangers des catastrophes naturelles. Mais 84% des personnes interviewées essayent de minimiser la probabilité de l’exposition de leurs biens à des dégâts. Leur perception du degré de gravité de ces catastrophes demeure limitée. En effet, 89% d’entre eux estiment que les inondations demeurent le plus grand danger, y compris pour ceux habitant dans les zones les plus exposées aux tremblements de terre.

Par Hassan Benadad
Le 01/09/2019 à 21h41