CHU Ibn Sina de Rabat: un nouveau combat s’annonce, contre le variant Omicron

Le CHU Ibn Sina de Rabat a affronté la pandémie de Covid-19 depuis son début. Aujourd'hui, ses équipes appréhendent les conséquences du variant Omicron.

Le CHU Ibn Sina de Rabat a affronté la pandémie de Covid-19 depuis son début. Aujourd'hui, ses équipes appréhendent les conséquences du variant Omicron. . le360

Le 07/01/2022 à 16h17

VidéoLe CHU Ibn Sina de Rabat, premier centre hospitalo-universitaire du Maroc, a figuré, avec d’autres hôpitaux du pays, au premier rang de la bataille menée par les autorités sanitaires contre la pandémie depuis 2020. Aujourd’hui, il est appelé à continuer la lutte, cette fois contre le contagieux variant Omicron.

Durant ces deux années, le CHU Ibn Sina a réservé spécifiquement un total de 300 lits pour les malades atteints du Covid-19. Depuis le confinement de 2020 et jusqu’à décembre 2021, le centre hospitalo-universitaire de Rabat a accueilli quelque 7.000 patients ayant souffert du Covid-19. Ce CHU a joué son rôle en soignant et sauvant la plupart des malades. Toutefois, des dizaines de morts ont malheureusement été enregistrées.

Tous les membres du personnel de santé et de l’administration ont agi avec dévouement, dans une situation difficile et nouvelle, se rappelle Ahlam Chaieri, médecin anesthésiste, réanimatrice, considérée comme l’une des chevilles ouvrières de cet hôpital.

Ainsi, elle explique que jusqu’à maintenant, le CHU Ibn Sina a connu deux périodes particulières lourdes dans cette pandémie. «En 2020, lors du confinement, l’hôpital a été confronté à l’une des plus graves crises sanitaires», se rappelle Ahlam Chaieri. «La plus forte vague a eu lieu en novembre 2020, alors que la seconde vague, que nous avons accusée à l’hôpital, s’est déroulée autour du mois d’août 2021. C’était une vague qui a donné plus de malades qui sont arrivés en réanimation, mais cela a été une vague plus courte que la première», a-t-elle souligné. 

Avec l’arrivée du nouveau variant Omicron, l’hôpital se trouve, selon elle, dans «l’expectative devant ce variant qui flambe un peu partout dans le monde». «Nous sommes dans l’attente. Comment cela va impacter le Maroc et comment cela va impacter les hôpitaux et les réanimations? Logiquement, le virus devrait évoluer en étant de plus en plus contagieux, mais en étant de moins en moins virulent», a estimé Ahlam Chaieri.

Interrogée sur la situation pandémique, le docteur Chaieri affirme attendre que l’hypothèse de la non gravité du nouveau variant se confirme. «Dans tous les cas, l’hôpital est préparé à faire face à toutes les hypothèses en réanimation (…). Cette semaine, on a assisté à une augmentation des contaminations au variant Omicron. Maintenant, les malades ne sont pas encore arrivés en réanimation, mais on pourrait assister à leur admission vers la mi-janvier», précise-t-elle.

A la question de savoir dans quel état d’esprit le personnel médical continue de travailler, le docteur Ahlam Chairie a mis l’accent sur le dévouement de ces professionnels. Et d’ajouter, «C’est notre métier. Nous vivons aussi la crise en tant qu’être humain».

Cette professionnelle de la santé a été particulièrement marquée par cette période, comme nombre de ses collègues. C'est à cette même période qu'elle est devenue mère d'une petite fille. Se bousculaient alors en elle ses émotions de mère et son sentiment de responsabilité de médecin. Une situation qui l'a poussée à écrire. Elle vient en effet de publier son premier ouvrage intitulé Le temps traversé, un recueil d’essais poétiques, dans lequel l’auteure dévoile ce chapitre de sa vie, entre 2020 et 2021, en pleine pandémie de Covid-19, le récit d’une transformation personnelle.

Pour sa part, le docteur Hamza Hamzaoui, urgentiste au service du Covid-19, assure que son département a reçu depuis 2020 des milliers de malades dont une grande partie a pu éviter la réanimation. «Mon service est la première étape par laquelle passe chaque malade du Covid quand il arrive à l’hôpital, soit muni de résultats positifs du PCR et du scanner ou bien souffrant de difficultés respiratoires», a ajouté Hamza Hamzaoui.

Il rappelle que plus de 80% des malades guérissent. Les autres sont soit des non vaccinés, soit des malades qui n’ont pas respecté le dispositif vaccinal.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 07/01/2022 à 16h17