Climat: en 2050, ces zones côtières marocaines n’existeront plus

DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs villes marocaines pourraient disparaître complètement de la carte d’ici 2050. Elles seront tout simplement englouties sous les eaux de la mer, affirme une étude américaine.

Le 01/11/2019 à 22h12

Plusieurs villes côtières marocaines du littoral méditerranéen et atlantique pourraient complètement disparaître dans les trente années à venir en raison de la montée du niveau de la mer conséquente au réchauffement climatique. C’est ce que prédit une étude américaine sur le climat publiée par la revue «Nature Communications» et citée par le quotidien Al Massae dans sa livraison du week-end des 2 et 3 novembre.

Ainsi, d’après cette étude réalisée par une organisation basée à New Jersey, aux Etats-Unis, la zone située entre Saïdia et Nador, à l’embouchure de l'Oued Moulouya, sera très touchée, se retrouvant en dessous du niveau de la mer. Les côtes de Oued Laou et Marti, toujours sur la Méditerranée, seront également inondées. Sur l’Atlantique, plusieurs zones seront submergées, à commencer par le littoral allant de Larache jusqu’à Kénitra, en passant par Moulay Bousselham. Un peu plus au sud, le rive nord de l'Oued Bouregreg sera touchée au même titre que la côte allant de Mohammédia à Casablanca, le port de la ville et la mosquée Hassan II également situés sous le niveau de la mer.

Globalement, la montée du niveau de mer, conséquence directe du phénomène de réchauffement climatique, risque d’engloutir des dizaines de villes à travers le monde, si les émission de carbone ne sont pas contenues, relève le quotidien se référant à cette même études climatique américaine. De ce fait, d’après l’évolution des cartes climatiques, ce sont pas moins de 110 millions de personnes qui vivent dans des zones à haut risque à travers le monde.

Autre conséquence, note le quotidien citant la même étude, les migrations massives des habitants des zones touchées vers des régions ne présentant pas de risque pourraient être à l’origine de conflits régionaux. L’étude, précise le journal, se limite toutefois à l’aspect climatique sans vraiment s’attarder sur l’évolution démographique dans ces zones et les pertes exactes de terres submergées par les eaux. De toutes les manières et pour éviter un scénario catastrophe, l’étude en question incite les pays concernés à prendre au sérieux ce risque et à commencer par s’y préparer en construisant par exemple des digues.

En ce sens, souligne le quotidien, les autorités marocaines ont pris conscience des risques. Cependant, affirme le wali de Bank-Al Maghrib, Abdelatif Jouahri, cité par Al Massae, il est difficile d’appréhender et de mesurer les risques liés au changement climatique. Et ce, qu’ils soient physiques, générés par les événements climatiques extrêmes, ou de transition, induits par la mutation vers des modèles économiques à bas carbone. 

D’après Abdellatif Jouahri, qui intervenait dans une conférence sur la finance verte, cette difficulté «est accentuée par l’absence d’un langage ou d’un système de référencement communs permettant de distinguer les actifs verts et bruns». Cette difficulté d’appréhender les risques climatiques est également aggravée, poursuit le quotidien, par le manque de données suffisamment claires et d’outils d’évaluation de ces risques, «dont la nature est certaine mais dont l’ampleur et les impacts sur le secteur financier restent mal cernés».

Par Amyne Asmlal
Le 01/11/2019 à 22h12