Comment des Marocains ont fait des poteaux d'électricité un moyen pour attirer l'attention sur leur calvaire

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Revue de presseKiosque360. Face à la «hogra», de nombreux Marocains escaladent les pylônes électriques, bravant le danger. Une façon d’exprimer le sentiment d’injustice, devenue un phénomène de société.

Le 05/05/2017 à 22h36

Si des personnes désespérées se donnent la mort en s’immolant par le feu, d’autres, s’accrochant à la vie, préfèrent exprimer leur malaise en escaladant des pylônes électriques ! Jeunes ou vieux, ils bravent le danger pour exprimer leur contestation face à la «hogra» du système. Une façon d’extérioriser l’impuissance, devenue, un véritable phénomène de société. C’est l’analyse que fait le quotidien Al Massae, dans son édition de ce week-end des 6 et 7 mai.

Le journal arabophone rapporte que, parmi les nombreuses personnes qui ont eu recours à cette «pratique», figure Mmi Aicha. D’un âge avancé, cette femme n’a reculé devant rien pour grimper un poteau électrique et s’y accrocher pendant deux longues heures.

Du haut de son pylône, Mmi Aicha a même menacé de s’immoler par le feu en déclarant haut et fort qu’on lui a pris sa maison. Selon le psychiatre, Ibrahim Abdelhalim, les personnes qui grimpent des pylônes électriques pour exprimer leur colère, sont malades psychiquement. Il estime que «tous ceux qui escaladent des poteaux ou qui comptent le faire sont généralement des personnes qui ont perdu le contrôle. Ce type de réaction peut avoir des conséquences dramatiques sur ces personnes ainsi que sur leur entourage».

Al Massae rappelle par ailleurs que le Code pénal ne condamne pas les personnes qui ont vloulu de se donner la mort. Cependant, les personnes qui participent à la préparation du suicide d’autrui, elles, en revanche, peuvent être jugées à des peines d’emprisonnement allant de 1 à 5 ans.

Aussi, la justice condamne à des peines de prison ferme allant de 3 à 5 ans, toute personne qui aurait pu sauver quelqu’un d’un suicide mais ne l’ayant pas fait, avec une amande allant de 120 à 1000 dirhams.

Par Mouna Qacimi
Le 05/05/2017 à 22h36