Condamné à 15 ans de prison pour le meurtre de sa femme, il est innoncenté après 3 ans d'incarcération

Dessin Mohamed ELKHO-Le360

Revue de presseKiosque360. La cour d’appel de Casablanca vient d’acquitter un homme, déjà condamné en première instance pour avoir provoqué la chute mortelle de sa femme. Or, il s’est avéré qu’il n’était pas même présent sur les lieux lorsque son épouse a chuté du troisième étage de son immeuble.

Le 11/05/2016 à 21h33

Il aura fallu une décision exceptionnelle du président de la chambre criminelle à la Cour d’appel de Casablanca, prononcée lundi, pour mettre fin au calvaire d’un homme poursuivi pour le meurtre de son épouse. L’homme, qui a déjà croupi en prison durant trois ans, avait été condamné, en première instance, à quinze ans de prison ferme pour violence conduisant à la mort sans avoir l’intention de la donner, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 12 mai.

La victime avait fait une chute mortelle, en 2013, depuis le troisième étage d’un immeuble sis dans le quartier El Bernoussi. Le mari a été arrêté, un peu plus tard, et son procès s’est soldé par une condamnation ferme à quinze ans de réclusion prononcée, en première instance, par la Cour d’appel de Casablanca. Un jugement qui a été annulé en appel.

Lors du procès en appel, les juges se sont basés sur les PV d’interrogatoires circonstanciés dressés par le juge d’instruction près la même Cour. Bien que la famille de la victime reste convaincue de la responsabilité du mari dans ce drame, les magistrats ont, de nouveau, examiné les rapports de causalité entre la chute de la victime, les déclarations des témoins et les différentes preuves sur lesquelles se sont appuyés leurs confrères en première instance pour prononcer leur jugement. Au final, la Cour a pu se rendre compte qu’il n’existait aucun rapport de cause à effet entre la chute de la victime et les différends conjugaux qui opposaient les deux conjoints. Le mari, en effet, n’était même pas présent, au moment des faits, à son domicile. La cour a donc décidé d’acquitter le mari.

L’avocat de la défense, lui, a qualifié ce jugement de courageux, précisant que la présomption d’innocence devrait toujours être de mise. La Cour a examiné l’affaire sous toutes ses facettes et a conclu à l’innocence de son client. C’est un jugement qui devrait servir d’exemple à tous les juges, dit-il. Ces derniers doivent statuer, en dehors de toute influence, en ne tenant compte que de leurs convictions et des données dont ils disposent.

Selon le journal, la victime a fait une chute du troisième étage de son immeuble en milieu de journée. Et, comme d’habitude dans de tels cas, des curieux se sont vite rassemblés autour de son corps. Encore en vie, elle avait susurré qu’elle voulait qu’on alerte son père. Suite à quoi, elle a été transportée à l’hôpital où elle a rendu l’âme quelques heures plus tard, vers 18h. Le mari a toujours soutenu qu’il n’était en rien impliqué dans ce drame. Certes, sa femme et lui avaient des problèmes, mais il avait quitté la maison dans la matinée et n'était rentré qu'après les faits.

Par Amyne Asmlal
Le 11/05/2016 à 21h33