Coronavirus: les leçons à tirer de l’épidémie

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Revue de presseKiosque360. Au temps du Covid-19, les membres de la famille se retrouvent, se redécouvrent après s’être habitués à ne se voir que quelques heures par jour. Cette malédiction mondiale a surpris tout un chacun mais elle a rappelé à l’être humain quelques vertus qu’il avait oubliées.

Le 02/04/2020 à 19h58

Au temps du coronavirus, les pères redécouvrent l'insouciance de leurs enfants, les détails de leur visage après avoir découvert que la vitesse du temps les a détournés d’eux. Ces parents présents-absents constatent, avec surprise, que le petit de la fratrie maitrise la langue étrangère, trouve des difficultés dans sa langue maternelle, a des problèmes avec les mathématiques et apprend par cœur plusieurs versets du coran. Au temps du Covid-19, les membres de famille se retrouvent, se redécouvrent après s’être habitués à ne se voir que quelques heures avant d’aller se coucher. Cette malédiction mondiale a surpris tout un chacun mais elle a rappelé à l’être humain quelques vertus qu’il avait oubliées. Cette maladie lui a permis de comprendre qu’il existe, d’apprendre à se connaitre soi-même et à en prendre soin au lieu de donner des leçons à autrui.

Le Covid-19 a retiré le tissu virtuel qui bandait les yeux des gens pour constater qu’ils possèdent, chez eux, des livres qui croulent sous la poussière. Ils croyaient qu’ils pouvaient remplacer la lecture par les messages insignifiants et ridicules qui inondent les réseaux sociaux et qui les empêchent de savourer la vie réelle. Mais il faut convenir qu’en ces temps de crise épidémiologique, les internautes se sont assagis et ont retrouvé leur humanisme en relayant de bonnes nouvelles, en louant les gestes de solidarité et en déplorant avec sincérité la mort des gens qu’ils ne connaissent même pas. Du coup les influenceurs de mensonges et les influenceuses des mesquineries, de la publicité clandestine des maquillages et des voyages organisés ont disparu de la circulation.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans un éditorial paru dans son édition du vendredi 3 avril, que les gens ont compris que la vie est trop précieuse pour la consacrer à des futilités en suivant des malades mentaux qui règlent leurs comptes sur un espace virtuel. L’instituteur qui fut moqué durant les années de la décadence a retrouvé toute sa noblesse grâce à l'état d’urgence sanitaire. Les parents confinés ont découvert que l’enseignant offre à leurs enfants le savoir, un service qui n’a pas de prix qui leur permet d’affronter les aléas de la vie avec certitude. Au temps du coronavirus, la population a enfin compris le rôle primordial des médecins et des infirmiers qu’elle a décriés pendant des années. Les gens ont enfin découvert le courage et l’assiduité des éboueurs qu’ils ont longtemps appelés «les hommes des ordures».

Ils ont vu les policiers, les militaires, les forces auxiliaires, les caïds (femmes et hommes) arpenter les rues pour conseiller les gens et leur demander de rentrer chez eux pour ne pas être contaminés. Les Marocains ont retrouvé les chaines de télévision nationales pour suivre les informations officielles sur le covid-19 au lieu d’être déprimés par des rumeurs malintentionnées. Nous sommes au cœur d’une malédiction mondiale dont personne ne peut prédire quand elle disparaitra ni supputer ses conséquences sur l’humanité. Mais cette pandémie a renforcé la foi pour rappeler à l’homme qu’il n'est, en fin de compte, qu’un être humain et qu’il va oublier, peu ou prou, son égocentrisme pour s’occuper de son frère, l’être humain.

Par Hassan Benadad
Le 02/04/2020 à 19h58