Coronavirus. Voici pourquoi Casablanca est devenue un foyer de propagation du virus

Casablanca à l’heure du confinement (jour 1).

Casablanca à l’heure du confinement (jour 1). . DR

La ville de Casablanca concentre le plus grand nombre de cas de contamination au coronavirus. Voici quelques facteurs qui expliquent pourquoi la Métropole est devenue le premier foyer de propagation de la maladie.

Le 30/03/2020 à 15h04

Casablanca, la plus grande ville du royaume, est en passe de devenir le principal cluster de propagation du coronavirus au Maroc.

Selon le dernier bilan, établi au niveau national et communiqué ce lundi 30 mars (8 heures), le Maroc totalisait 516 cas de contamination avec 149 cas recensés pour la région de Casablanca-Settat. Dans cette région, c’est la ville de Casablanca qui comptabilise le plus cas infectés par le nouveau coronavirus: 130 cas selon le bilan communiqué dimanche 29 mars à 18 heures par le ministère de la Santé. Ce bilan a très certainement augmenté ce lundi compte tenu de la progression de cas contaminés qui a été annoncée aujourd’hui.

Le facteur démographique ne peut pas tout expliquer à lui seul. Ni l’intense activité économique et le fait que la ville est un hub pour le transport aérien dans notre pays. Il y a eu d’autres facteurs qui ont aggravé cette situation et des cas qui, de toute évidence, ont été identifiés tardivement.

Souvenons-nous, par exemple, que le premier cas déclaré au Maroc est celui d’un jeune homme de 39 ans rentré de la ville de Bergame en Italie, un des grands foyers de contamination du nord de ce pays.

Rentré au Maroc le 25 février, ce jeune homme (aujourd’hui guéri) a eu tout le temps d’entrer en contact avec des proches et des amis dans un des quartiers les plus peuplés de Casablanca: Oulfa où il dirigeait par ailleurs une agence de location de voitures. Et il n’est pas le seul.

L’un des tout premiers cas de contamination est celui d’une femme rentrée également d’Italie et plus précisément de la ville de Bologne, autre cité touchée de plein fouet par l’épidémie. Âgée de 89 ans, cette octogénaire a passé plusieurs jours chez elle, au quartier Attacharouk, à recevoir proches et connaissances. Elle a même organisé une «sadaka» (un festin en guise d’offrande) à laquelle elle a convié des dizaines de femmes de son quartier.

L’un des cas, mortel cette fois, est celui d’un chef d’entreprise de confession juive.

Âgé de 52 ans, il a rendu l’âme le 26 mars à Casablanca après 11 jours d’hospitalisation. S’il a été révélé que le défunt a séjourné en France dernièrement, un autre facteur a aggravé la situation. En cause une cérémonie religieuse à laquelle il a participé dans une synagogue à Casablanca et qui est devenue l’un des facteurs de la contamination de nombre de nos concitoyens de confession juive.

De plus, si l’on prend en considération que le nombre de tests de dépistage au Maroc est bien en deça de qui est recommandé. A l’heure où nous mettons en ligne seulement 2436 personnes ont fait l’objet d’un dépistage au coronavirus et même si le nombre des tests progresse au fil des jours, il est encore très insuffisant. Si l’on prend donc compte de cette réalité arithmétique des tests, il est plus que probable que le nombre de personnes contaminées à Casablanca soit bien supérieur à celui qui est annoncé.

Par Rahim Sefrioui
Le 30/03/2020 à 15h04