Covid-19: des experts mettent en garde contre un pic des contaminations

Des membres du personnel médical d'un hôpital de Salé, le 12 avril 2020.

Des membres du personnel médical d'un hôpital de Salé, le 12 avril 2020. . AFP

Revue de presseKiosque360. Tout relâchement dans la mise en application de l’ensemble des mesures préventives adoptées par les autorités sanitaires pourrait accélérer la propagation du coronavirus. C’est la mise en garde faite par les experts de l’épidémiologie et de la santé publique. Les détails.

Le 22/07/2020 à 18h33

La bataille contre le nouveau coronavirus Covid-19 n’est pas encore achevée. L’épidémie, en effet, n’est pas totalement endiguée. C’est pourquoi tout relâchement des citoyens dans la mise en application des mesures préventives recommandées par les autorités compétentes risque de provoquer un pic des contaminations dans le pays.

Même si la situation épidémiologique demeure maîtrisée, le risque d’un rebond des contaminations inquiète des experts de la santé publique, surtout durant cette période estivale et de célébration de l'Aïd Al-Adha, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce jeudi 23 juillet.

A ce propos, Driss El Habchi, responsable du service de chimie et toxicologie à l'Institut Pasteur de Casablanca, craint un pic des contaminations durant les prochains jours, avec des cas critiques et des décès. «Le Maroc pourrait atteindre des niveaux que d’autres pays européens ont déjà connus si les citoyens ne respectent pas vigoureusement les mesures de prévention recommandées par les autorités sanitaires», a-t-il estimé, mettant en garde contre une deuxième vague du virus.

Pour sa part, Nabil Tachfouti, professeur en épidémiologie clinique, s’étonne du relâchement des citoyens dans la mise en application des règles de prévention, comme si le virus avait été endigué. Ce qui multiplie les risques et les dangers qui pourraient saper les efforts déployés par le pays, a-t-il souligné. De son côté, Azzeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, souligne l’importance des mesures de prévention, estimant que le port du masque réduit de 50% le risque de contamination.

Dans le même sillage, le spécialiste en maladies infectieuses et santé publique, Jaafar Heikel, appelle au soutien du travail louable des autorités et à la préparation du système de santé aux «soubresauts» éventuels de cette pandémie ou à de nouvelles épidémies. Ceci pour que l'offre de soins dans toutes ses dimensions soit accessible à tous, particulièrement aux personnes vulnérables et aux ramédistes, et soit réactive en cas de flux massif de patients, de qualité dans la prise en charge des malades et performante en termes de coût et d'efficience. Et de souligner que la lecture de la situation épidémiologique doit être faite avec objectivité, sans panique, mais avec prudence, grâce au renforcement des mesures de surveillance, de prévention et des mesures barrières. Pour lui, les nouveaux cas apparus ces deux dernières semaines s'inscrivent dans la dynamique classique des pandémies et de leur gestion post-phase critique.

Pour sa part, le pneumo-allergologue Jamal Idrissi Bouzidi a mis en garde contre la force de transmission du virus. Et de souligner que si 80% des cas de contamination sont sans gravité, 15 à 20% demanderaient des soins intensifs. Autant dire que, résume Al Ahdath, pour éviter ces risques, il va falloir appliquer strictement et vigoureusement les mesures de sécurité et de prévention sanitaires conseillées par les autorités compétentes. Mieux vaut prévenir que guérir.

Par Mohamed Younsi
Le 22/07/2020 à 18h33