Covid-19: deuxième vague et hôpitaux débordés, les réanimateurs anticipent un pic de prévalence début septembre

Les services d'urgences en pleine action pour détecter de possibles cas de coronavirus au Maroc, ici à l'Institut Pasteur de Casablanca.

Les services d'urgences en pleine action pour détecter de possibles cas de coronavirus au Maroc, ici à l'Institut Pasteur de Casablanca. . Saad Zouhri-Le360

Constatant une insuffisance de ressources humaines et matérielles, la Fédération nationale des anesthésistes réanimateurs du Maroc (FNAR) lance un appel aux autorités, les incitant à préparer une riposte forte et efficace lors du pic de prévalence attendu au début du mois de septembre prochain.

Le 10/08/2020 à 11h59

Dans un communiqué, la Fédération nationale des anesthésistes réanimateurs du Maroc (FNAR) affirme observer avec inquiétude la situation épidémiologique actuelle au Maroc. Celle-ci est caractérisée par:

- Le nombre de cas qui augmente de façon exponentielle correspondant au début de la deuxième vague nationale de Covid-19.

- L’insuffisance des ressources humaines en anesthésie, réanimation et médecine d’urgence, désormais épuisées.

- Les ressources matérielles et médicamenteuses essentielles, de moins en moins disponibles.

En s’inspirant de certaines expériences réussies de partenariats public-privé à Tanger et à Casablanca, la FNAR appelle les autorités sanitaires à associer le secteur privé, non seulement dans le diagnostic clinique et biologique de la maladie, mais aussi dans la prise en charge, le suivi et le traitement des malades Covid-19, en autorisant l’hospitalisation des cas confirmés dans les structures privées, accréditées et volontaires. Il est également recommandé d’autoriser les officines à délivrer l’hydroxychloroquine sous ordonnance médicale émanant des deux secteurs, public et privé.

La FNAR appelle aussi à accélérer l’accréditation des laboratoires d’analyse médicale privés. L’objectif est d’améliorer le suivi de la cadence d’apparition des nouveaux cas et la précocité de prise en charge à travers tout le territoire national.

Par ailleurs, la FNAR formule une série de recommandations visant l’optimisation du rendement des médecins réanimateurs et des services de réanimation publics:

- Création des Unités de soins intensifs (USI) sur les sites d’hospitalisation libérés des patients asymptomatiques et pauci-symptomatiques (présentant peu de symptômes): ces USI seraient gérées par des «non-réanimateurs» (infectiologues, pneumologues, urgentistes, médecins généralistes, chirurgiens, etc.) dans l’objectif de soulager les services de réanimation.

- Réserver l’accès aux services de réanimation exclusivement aux patients en détresse vitale pour optimiser le rendement de ces services.

- Déjà en sous-effectif, les réanimateurs ne devraient pas être sollicités pour les tâches de gestion ou d’administration afin de pouvoir dédier la totalité de leurs heures de travail aux soins de réanimation.

- Création dans toutes les structures, de circuits Covid, non-Covid et tampon, pour pouvoir protéger les patients, ainsi que le personnel soignant, et continuer à prendre en charge correctement les autres pathologies.

Par Wadie El Mouden
Le 10/08/2020 à 11h59