Covid-19: novembre, le mois le plus "mortel" au Maroc

Prise en charge d'un patient atteint du Covid-19, dans une unité hospitalière. 

Prise en charge d'un patient atteint du Covid-19, dans une unité hospitalière.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le Maroc a franchi la barre des 300.000 cas de contamination, le seuil de 5.000 nouveaux cas de coronavirus par jour et frôle une moyenne de 100 morts quotidiens. Le mois de novembre reste le plus mortel. Les détails.

Le 25/11/2020 à 19h05

La situation épidémiologique s’avère préoccupante au Maroc, ces derniers mois. Cette situation était prévisible, notamment avec le déclenchement de la deuxième vague des contaminations au coronavirus. Ainsi, la moyenne globale des décès a atteint 74 morts par jour durant le mois de novembre, soit une hausse de 6%, a révélé un rapport du ministère de la santé. Ce qui fait du moins de novembre «le mois le plus mortel au Maroc» depuis l’apparition de l’épidémie, fait remarquer le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 26 novembre. Et de souligner que les foyers de contamination ne cessent de se multiplier, ces derniers temps, dans plusieurs régions.

La même source précise que la plupart des morts étaient des quinquagénaires souffrant de maladies telles que le diabète, l’asthme, l’hypertension, l’insuffisance cardiaque. Il s'agit là de dénominateurs communs chez la plupart des personnes décédées, indique le rapport.

L’autre facteur en commun réside dans le fait que la durée entre l’apparition des symptômes chez ces personnes et la dégradation de leur état de santé a été estimée à six jours avant la mort. Surtout si le patient souffrait d’autres maladies, notamment l’asthme, le manque de globules blancs ou encore une immunité défaillante. Le rapport du ministère de la Santé fait également remarquer que certaines personnes n’arrivent dans le circuit médical qu’après la dégradation de leur état de santé.

Le professeur Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, estime que la situation est critique, au Maroc, à cause de la propagation rapide du virus au sein de la population. Ce qui est inquiétant encore aujourd’hui, c' est la présence de 900 patients dans les services de réanimation, ajoute-t-il. Cet effectif dépasse souvent la capacité d’accueil. Cette situation exige d’autres équipements pour prendre en charge le nombre de patients, qui pourrait atteindre 7.500 en décembre et nécessitera pas moins de 45.000 appareils d’aide respiratoire.

«Nos infrastructures sanitaires ne pourront pas faire face à cette situation. Ce qui mettrait les médecins et les professionnels de la santé dans des situations extrêmement difficiles: prendre en charge un patient atteint de la Covid-19 ou une victime des accidents de circulation», souligne encore le professeur Azeddine Ibrahimi.

En termes de chiffres, relève le rapport du ministère de la Santé, le Maroc a franchi la barre des 300.000 cas de contamination, a dépassé le seuil de 5.000 cas positifs de nouveaux cas de coronavirus Covid-19 par jour et s’achemine vers une moyenne de 100 décès quotidiens. 

Par Mohamed Younsi
Le 25/11/2020 à 19h05