Daach tente de réveiller les cellules dormantes au Maroc

Un djihadiste de l'Etat islamique en Irak. 

Un djihadiste de l'Etat islamique en Irak.  . DR

Revue de presseKiosque360. Des jeunes djihadistes marocains continuent à rallier les troupes de l'organisation terroriste de l'Etat islamique.

Le 24/09/2014 à 06h17

"Daach réveille ses loups dormants au Maroc", titre Assabah, daté de ce mercredi 24 décembre. Le quotidien affirme que le Maroc fait partie d'une trentaine de pays concernés par une alerte adressée par les Etats-Unis et la France à l'attention de leurs ressortissants respectifs pour être sur leurs gardes. Cela intervient, affirme le journal, après les appels lancés par Daach dans lesquels cette organisation terroriste demande à ses sympathisants de ne pas "faire de quartier". Daach recommande à ses sympathisants de viser les "croisés" (de préférence américains et français) là où ils se trouvent et par tous les moyens : leur foncer dedans avec leurs véhicules, les balancer du haut d'un toit. Voire, au minimum, leur cracher dessus... Mais il y a mieux. Pour combattre l'ennemi, Daach explique à ses suivants qu'ils pourraient agir sans même demander d'avis favorable de leur hiérarchie. C'est cela d'ailleurs la concrétisation idéale de la notion de "loup solitaire" (Lonely wolf) : un djihadiste qui agit en électron libre et qui n'en fait qu'à sa tête, devenant ainsi difficilement repérable ou prévisible.

Tout aussi gravissimes sont les révélations de Al Ahdath Al Maghribiya au terme d'une enquête de terrain menée à Meknès. Le journal affirme que la capitale ismaélienne a "exporté" pas moins de 50 volontaires au jihad aux côtés de l'Etat islamique. Al Ahdath parle de jeunes, de pas plus de 22 ans, presque analphabètes pour la plupart, qui habitaient des quartiers marginalisés comme "Oujeh Aârouss", "Marjane" et "Douar El Mexique". Autre nouveauté, ces jeunes, marchands ambulants de leur état, ont quitté le Maroc via ses frontières Sud pour éviter les stricts contrôles imposés dans les aéroports par exemple. Et le comble est que certains d'entre eux ne sont même pas titulaires d'un passeport.

Parmi ces cinquante candidats au jihad, Al Ahdath nous dresse le profil type de "l'aspirant-daachien" à travers l'histoire d'un jeune prénommé Yassine. Ce dernier, né dans les années 1980 à Hay El Fakharine (les potiers), un bidonville de Meknès, a été élevé par un père tailleur traditionnel. Relogé à "Oujeh Aârous" (quartier où sévissait le tristement célèbre Abdelouahhab Rabi'e, impliqué dans le vol de Kalachnikov dans une caserne de l'Oriental en 2003, ndlr), Yassine était vendeur ambulant de vêtement (Ferrach). Imprégné par les idées extrémistes, il s'est mis au commerce de "rayeb" (lait caillé). Quelques mois avant qu'il ne mette les voiles vers la Syrie, il avait cédé son carré de commerce pour 5.000 DH pour acheter un ordinateur. Devenu addict des sites jihadistes, affirme Al Ahdath, il a commencé à distribuer des fatwas à gauche et à droite malgré son niveau d'instruction plus que modeste. Sa famille a appris son départ en Syrie via un appel téléphonique.

Par Fatima Moho
Le 24/09/2014 à 06h17