Démantèlement d’un vaste réseau de prostitution de luxe

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Revue de presseKiosque360. Des investigations concernant la prostitution de luxe ont permis, récemment, de mettre la lumière sur une épineuse affaire à Fès, dénoncée par un jeune médecin.

Le 28/04/2015 à 06h28

La police judiciaire de Fès a récemment démantelé un vaste réseau de prostitution de luxe. A sa tête, une ingénieure d’Etat, divorcée, cadre supérieure dans la Régie autonome de distribution d'eau et d’électricité de la ville. Elle est en état d’arrestation préventive, dans l’attente de l'achèvement de l'enquête nous apprend Al Akhbar dans sa livraison du 28 avril.

Accusée de « trafic de drogues, incitation de jeunes filles à la débauche, et administration de lieux de débauche», la femme a été dénoncée par un jeune médecin qui vit, en compagnie de ses parents, dans le même immeuble de l’interpellée. Il a décidé de porter plainte au nom des habitants du quartier « Lalla Sakina » à Fès. Ces derniers ne pouvant plus supporter de voir des inconnus «hommes et femmes débarquer à l’immeuble pour passer des nuits torrides jusqu’à des heures tardives de la nuit».

Cinq jours après avoir émis un mandat d’arrestation à l’encontre du cerveau du réseau, la police a pu interpeller la femme en question, en ville, directement après sa sortie du travail, mercredi 22 avril, alors qu’elle était au volant de sa voiture. Elle a ensuite été transférée à la Chambre criminelle du tribunal de Fès.

Les premières investigations ont permis d’établir un lien avec d’autres individus soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire. Trois personnes auraient des liens avec le réseau en question. Il s’agit d’une danseuse, d’un intermédiaire travaillant dans l’artisanat et d’un chauffeur de taxi. Mais aussi, des "prostituées et toxicomanes appartenant à la haute bourgeoisie de Fès, en plus de nombreux intermédiaires qui s’occupent de mettre en contact des filles du réseau et les personnes à la recherche de plaisirs tarifés", rapporte le quotidien.

Pour attirer le maximum de clients dans ses filets, la principale accusée comptait sur une personne en particulier, son intermédiaire et bras droit. Mais c’est la danseuse, parmi les trois principaux accusés, qui s’occupait de séduire les clients (toutes classes sociales confondues) dans des boites de nuit avant de les diriger vers le chauffeur de taxi qui, lui, avait pour mission de les conduire jusqu’aux appartements prévus pour la partie de plaisir. Mais les clients ne cherchaient pas que des amours tarifées, ils portaient également un intérêt pour la drogue dure, que le chauffeur de taxi et l’intermédiaire allaient acheter chez un fournisseur.

La liste des personnes impliquées dans ce réseau n’est pas finie. D’autres filles sont également accusées de trafic de drogue au sein de certaines boites de nuit, en plus d’incitation à la débauche. Elles occupaient leurs soirées en sillonnant les clubs de luxe à l’affût de porte-feuilles bien garnis. Leur mission : séduire les potentiels clients et les convaincre de passer à l’étape suivante, à savoir passer la nuit dans l’appartement en charmante compagnie. Et comme s’il manquait encore un personnage à ce feuilleton de liaisons dangereuses, la mère de la principale accusée est elle aussi accusée de n’avoir rien dit à la police et d’avoir, par conséquent, incité à la débauche. Elle organisait des soirées « aissaoua » jusqu’à des heures tardives afin de dissimuler les activités de sa fille aux yeux des voisins.

Par Rania Laabid
Le 28/04/2015 à 06h28