Deroua: un caïd accusé de harcèlement sexuel

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Revue de presseKiosque360. Un caïd a porté plainte contre un citoyen pour extorsion. Or, il s'avère que le caïd en question harcelait l’épouse du mis en cause.

Le 24/02/2016 à 20h02

Le caïd d’une annexe administrative rattachée à la Bachaouia de Deroua a été entendu, mercredi, par le procureur général du roi, dans le cadre d'une affaire de harcèlement sexuel. Assabah, qui rapporte l’information dans son numéro du jeudi 25 février, précise que les autorités disposent d’une vidéo et de plusieurs messages SMS et WhatsApp qui prouvent que le caïd s’était rendu au domicile d'une femme mariée dans l'espoir d'un moment d'intimité avec elle. Le mari, pour sa part, accuse le caïd de lui avoir tendu un piège afin de l’accuser d’extorsion.

Selon des sources citées par le journal, tout a commencé lorsque le caïd a affirmé, devant le parquet général, avoir été victime d’une tentative d'extorsion. «Dans une lettre adressée au parquet, le caïd affirme que l'homme lui réclamait la somme de 300.000 DH. En contrepartie, il promettait de détruire la vidéo prouvant qu’il s’était rendu, de nuit, chez son épouse», ajoute le quotidien.

Il a ensuite précisé qu’il s’était mis d’accord avec l’époux pour lui avancer 40.000 DH qu’il devait lui remettre dans un café de la région. «Ce qui a poussé les éléments de la gendarmerie à intervenir, sur les directives du parquet général», souligne le journal. L’ensemble des billets de banque a été pris en photo avant la transaction. Lorsque l’époux a reçu l’argent, les éléments de la gendarmerie l’ont immédiatement interpellé.

Cette arrestation a permis à la gendarmerie royale de découvrir un nouvel élément, et pas des moindres. Ainsi, les deux conjoints avaient décidé de construire, sans autorisation, une chambre sur le toit de leur maison. «Après plusieurs visites du moqaddem du quartier, le citoyen et son épouse ont compris qu'ils seraient victime d'un racket incessant. Ils ont alors décidé de faire appel au caïd pour l’en informer et demander son autorisation pour la construction. Pour atteindre son but, le couple était prêt à donner un dernier pot-de-vin», précise encore le journal.

Mais le caïd a refusé et l'autorisation et le pot-de-vin. Il a, par contre, réussi à décrocher un aveu écrit du mari qui a admis avoir versé plusieurs pot-de-vin au moqaddem du quartier. Il donnera ensuite rendez-vous à l’épouse dans un café, à l’extérieur de sa zone de sa juridiction. «Une fois sur place, il lui a fait des avances qu'elle a refusées. Il a alors menacé d’utiliser les aveux de son mari contre lui», explique le journal.

L’épouse n’a pas hésité une seconde à informer son mari. Ils se mettront alors d’accord tous les deux pour lui tendre un piège.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 24/02/2016 à 20h02