Des commerçants menacent de s'immoler à Inezgane

Préfecture d'Inezgane 

Préfecture d'Inezgane  . Brahim Taougar - Le360

Revue de presseKiosque360. Un conflit autour de l’exploitation d’un terrain oppose les autorités locales d’Inezgane et des commerçants. Ces derniers menacent de s'immoler par le feu.

Le 01/05/2014 à 19h50

Des marchands de plastiques agricoles auraient creusé leurs propres tombes. Non, ce n'est pas une image. Ils l'auraient réellement fait avant de se mettre des chaînes aux pieds en menaçant de s’immoler par le feu. La raison: Les autorités leur ont intimé de déménager leurs commerces. L'événement est rapporté par plusieurs titres à paraître ce vendredi 2 mai. Ainsi, nous apprend le quotidien Annass, les manifestants ont affirmé qu'ils rejetteraient la responsabilité de toute éventuelle intervention des forces publiques sur le gouverneur de la région d’Inezgane. Et de promettre de brûler leurs marchandises et leur propriété avant de s'immoler par le feu au cas où on essaierait de les déloger.

Ces marchands, toujours selon le quotidien, ont d'ailleurs été surpris d'apprendre qu'une plainte, les accusant d’exploiter une propriété en bordure de rivière sans base juridique, avait été déposée contre eux. Or, ils déclarent avoir été placés à cet endroit par les autorités locales et régionales elles-mêmes, suite à des inondations dans la région sud de la ville. Le conflit, qualifié par le journal Al Akhbar "d'incident sans précédent", oppose donc désormais les autorités de la ville à des commerçants se disant prêts à mourir plutôr que de quitter des commerces qui leur ont coûté jusqu'à 32 ans de leur vie. Et la photo d'eux publiée par le quotidien est en effet assez déconcertante.

Des sources concordantes avancent que les prétendues tombes creusées par les manifestants n'étaient en réalité que des canaux d’eaux usées inachevés. Il n'en reste pas moins que les autorités auraient accordé une licence d'exploitaion temporaire aux commerçants, pour ces terrains en bordure de rivière, avant de revenir sur leur décision quand elles ont réalisé que le terrain ne leur appartenait pas. La situation serait donc plus complexe qu'il n'y paraît et le conflit loin de s'apaiser, les commerçants refusant l'alternative du nouveau terrain qui leur a été proposé. Et, bien que les autorités affirment que toutes leurs interventions se font dans un cadre légal, à ce stade où chacune des parties rejette la faute sur l'autre, il s'avère que seule une décision de justice soit désormais apte à trancher. 

Par Meriama Moutik
Le 01/05/2014 à 19h50