Des médicaments cancérigènes algériens vendus dans les souks hebdomadaires

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Revue de presseKiosqueLe360. Le trafic de médicaments bat son plein au Maroc. Mais ces derniers temps, ce sont de faux médicaments algériens cancérigènes qui ont envahi les souks hebdomadaires.

Le 04/02/2019 à 11h45

Des réseaux algériens de trafic de médicaments ont accaparé le marché de la contrebande en distribuant de nouveaux produis toxiques dans des souks et des lieux privés. Les contrevenants ont profité de la concentration du travail des commissions de contrôle sur la fièvre aphteuse pour stocker de grosses quantités de médicaments dans des lieux méconnus. Certaines sources affirment qu’au moment où le trafic de médicaments en provenance du Yémen, du Pakistan, d'Inde, d'Egypte, de Mauritanie et de Sebta occupé a gardé son rythme, l’activité des réseaux algériens a atteint son summum. Ils proposent à leurs clients des produits qu’ils présentent comme pouvant être utilisés dans le domaine de l’esthétique, notamment pour le développement de la masse de la barbe. Mais les analyses dans les laboratoires ont démontré leur dangerosité car ils peuvent développer de graves maladies de la peau.

Les mêmes sources affirment que pour ne pas être découverts, les réseaux algériens ont évité de stocker ces médicaments dans de grands dépôts à El Hoceima, Guelmim et Laâyoune. Ils ont fait appel à de nouveaux «clients» pour les distribuer discrètement à Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech. Certaines «stars» des réseaux sociaux sont tombées dans le piège des contrebandiers algériens en faisant une large promotion à ces faux médicaments.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 4 février, que des chercheurs dans le domaine de la pharmacie ont indiqué que l’utilisation permanente de ces médicaments risque de provoquer de graves maladies comme le cancer. Les réseaux algériens distribuent aussi des lentilles et des dentifrices à des magasins qui ne figurent pas dans le champ de contrôle du ministère de la Santé. Ce département ne peut intervenir que dans le cas où la douane saisit des cargaisons de médicaments ou quand une plainte est déposée contre ce trafic. D’autant que la loi 17/04 ne demande pas aux inspecteurs du ministère de contrôler les magasins clandestins. Ils se contentent donc de vérifier les stocks des pharmacies, des cliniques et des établissements dépendant de leur département.

Les mêmes sources affirment que le marché des médicaments au Maroc demeure «anarchique» puisqu’on y trouve des plantes et des produits dangereux à l’instar de «Habbat Dardak». Cette dernière et d’autres nouvelles plantes sont utilisées pour grossir les fesses. Des analyses de certains échantillons ont démontré qu’elles sont dangereuses pour la santé. Les pharmaciens indiquent que le trafic des médicaments n’affecte pas seulement la santé des citoyens, mais qu'il menace l’équilibre économique du pays et réduit le chiffre d’affaires des établissements qui travaillent dans la légalité.

Par Hassan Benadad
Le 04/02/2019 à 11h45