Détournement dans une agence bancaire à Tiznit: 12 ans de prison distribués au commissaire de police et à sa complice

Capture de la vidéosurveillance d'une agence bancaire de Tiznit montrant sa directrice et son compagnon, commissaire à Agadir, tous deux condamnés pour détournement de fonds publics.

Capture de la vidéosurveillance d'une agence bancaire de Tiznit montrant sa directrice et son compagnon, commissaire à Agadir, tous deux condamnés pour détournement de fonds publics. . DR

La chambre criminelle de première instance de la cour d'appel de Marrakech a condamné ce jeudi 12 mai, un commissaire de police d'Agadir à 8 ans de prison et sa complice, directrice d’une agence bancaire à Tiznit, à trois ans de prison, dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds publics, de corruption et d'extorsion.

Le 13/05/2022 à 09h23

La cour d’appel de Marrakech a rendu son verdict, ce jeudi 12 mai 2022, dans le procès du commissaire et de sa complice, directrice d’une agence bancaire à Tiznit. Des sources contactées par Le360 rapportent que le tribunal a condamné les prévenus, poursuivis et détenus à la prison de l'Oudaya à Marrakech, pour les chefs d'inculpation de détournement de deniers publics, corruption et extorsion.

Les mêmes sources précisent que le commissaire a été condamné à huit ans de prison et à une amende de 40.000 dirhams. La directrice d'agence a, quant à elle, écopé d'une peine de trois ans de prison et d'une amende de 5.000 dirhams.

Dans le volet civil du procès, les prévenus ont été condamnés à restituer la somme détournée, d'un montant de 2.641.732,68 dirhams, ainsi que le paiement solidaire d’une indemnisation de 260.000 dirhams.

Les mêmes sources ont ajouté que l'arrestation des deux prévenus est intervenue à la suite d'une enquête ouverte par le bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers, relevant de la brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ). La directrice a été entendue après des soupçons de détournement de fonds de l'agence qu’elle dirigeait. L’enquête a révélé l'implication du commissaire précité dans l'affaire, lorsque la directrice d'agence a déclaré avoir fait l'objet d'extorsion de sa part.

La directrice de l'agence bancaire a en effet accusé le «commissaire», qui entretenait avec elle une relation hors mariage, de l'avoir fait chanter avec une affaire d’avortement qu'elle aurait commis dans l'une des cliniques privées de Tiznit. Elle a affirmé aux enquêteurs qu'elle avait peur que son ex-mari lui enlève la garde de sa fille.

Les mêmes sources précisent que la directrice a reconnu avoir volé près de 279 millions de centimes et avoir eu recours à tout un stratagème pour détourner ces fonds, en transférant notamment des sommes d'argent de «comptes dormants», avec des signatures falsifiées.

Par M'hand Oubarka
Le 13/05/2022 à 09h23