Drame de Nador: une ONG impute la responsabilité à l’Algérie, accusée d’avoir ouvert ses frontières à des Soudanais

Franck Iyanga Makelo, secrétaire général du syndicat des travailleurs immigrés au Maroc, revient sur le drame de Nador du 24 juin 2022, qui a fait 23 morts parmi les migrants illégaux.

Franck Iyanga Makelo, secrétaire général du syndicat des travailleurs immigrés au Maroc, revient sur le drame de Nador du 24 juin 2022, qui a fait 23 morts parmi les migrants illégaux. . Brahim Moussaaid / Le360

Le 07/07/2022 à 08h03

VidéoUne organisation syndicale défendant la cause des émigrés vient d’accuser l’Algérie d’être responsable de la mort de 23 personnes dans le drame de Nador, estimant que les 2.000 migrants clandestins qui ont donné ce jour-là l’assaut contre la clôture séparant cette ville à Melilia sont originaires majoritairement du Soudan.

«D’après les premiers éléments que nous avons recueillis, les assaillants originaires du Soudan se sont installés fraîchement dans la forêt de Gourougou après avoir traversé les frontières algériennes», a affirmé Franck Iyanga Makelo, secrétaire général du syndicat des travailleurs immigrés au Maroc.

Ce syndicat est une branche de l’Organisation démocratique du travail (ODT, issue du PAM). Il s’agit du premier et grand syndicat au Maroc qui défend spécialement les droits des immigrés (réguliers et sans papiers) installés dans le Royaume. 

Franck Iyanga Makelo, ressortissant de la République démocratique du Congo, a confirmé en outre les témoignages selon lesquels les bousculades ont été à l’origine du drame, qui a également fait, le 24 juin 2022, quelque 241 blessés, 140 parmi les forces de l’ordre et 71 chez les assaillants.

«Le régime algérien est montré du doigt, car il s’oppose à la migration africaine, car il n’a jamais doté son pays d’une stratégie migratoire réelle et effective», a martelé ce syndicaliste, avant de dénoncer certaines parties, dont des ONG et des médias étrangers, qui critiquent le Maroc.

«Ces parties, y compris des partis de la droite et une certaine presse, dénigrent, tout en oubliant sciemment que la politique des Etats en Occident n’a jamais défendu et milité réellement pour les droits des émigrés», a estimé Franck Iyanga Makelo.

Ce dernier a rappelé que le Maroc a régularisé en 2017, en deux vagues, la situation de plus de 50.000 sans papiers. Le syndicaliste a par ailleurs appelé le gouvernement marocain à ouvrir une nouvelle opération de régularisation de la situation de séjour des émigrés clandestins installés dans le Royaume.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 07/07/2022 à 08h03