«Drame de Tarajal»: La justice espagnole auditionne la Guardia Civil

Le "drame de Tarajal" a coûté la vie à 16 migrants subsahariens en février 2014.

Le drame de Tarajal a coûté la vie à 16 migrants subsahariens en février 2014. . DR

Revue de presseKiosque360. Le capitaine de la Guardia Civil, accusé d’avoir participé à la tragédie de Tarajal, près de Sebta en février 2014, reconnaît l’utilisation de balles en caoutchouc contre les migrants subsahariens. Lui comme 15 autres membres de la police, ont été auditionnés ce mardi, par un juge.

Le 04/03/2015 à 06h48

Le flux migratoire du Sud vers le Nord ne semble pas se tarir malgré les années. Et le Maroc via les présides espagnols de Sebta et Melilia, est une terre propice pour le passage à l’Europe. Le 6 février 2014, 15 migrants subsahariens ont perdu la vie sur les rivages de Tarajal. La panique avait atteint une embarcation de fortune, alors que 16 membres de la Guardia Civil visaient ces migrants avec des balles en caoutchouc, leur ordonnant de regagner les côtes marocaines. Le journal Libération revient dans son édition du mercredi 4 mars, sur ce drame qui refait parler de lui au pays de Cervantès.

Mardi, ce sont trois agents de la Guardia civil et leur capitaine qui devaient être auditionnés selon l’agence espagnole Europa Press, mais une erreur concernant l’enregistrement du témoignage du capitaine, a retardé les autres auditions qui devraient reprendre vendredi prochain. La justice auditionnera également le lieutenant et le sergent, alors que les autres agents le seront les 10 et 11 mars. Selon la même source, les membres de la Guardia civil cités par la justice ont usé de matériel anti-émeute à l’exception du lieutenant et du sergent qui étaient en train de donner des instructions. Le ministère de l’Intérieur espagnol avait donné ses instructions à la Guardia civil de ne plus tirer de balles en caoutchouc sur les immigrés qui tentent d’entrer de force dans les deux présides occupés de Sebta et Mellilia. Toujours selon ces sources, dans sa déclaration, le capitaine a assumé l'entière responsabilité et a déclaré que les protocoles ont été complétés et rapportés à l'OMS. Dans ce contexte, il a défendu l'utilisation des outils anti-émeute non pas pour blesser ces individus, mais pour les décourager dans leur progression, a-t-il précisé.

Le lieutenant a ordonné le déploiement d'agents sur la plage et a donné des «indications» pour tirer des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. Il a déclaré avoir «toujours garder une distance de sécurité entre l'impact de la balle dans l'eau et le nageur». Une distance minimale de 25 mètres doit être en effet observé quand le tir est tendu pour atteindre un objectif. Dans un premier temps, les responsables espagnols dont le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernández Díaz et les responsables de la Guardia civil, avaient réfuté l’utilisation de balles en caoutchouc, mais plusieurs vidéos du drame attestent du contraire. Dès lors, il n'y avait plus d'autres choix que reconnaître les fautes des 16 agents de la Guardia Civil. 

Par Mohamed Darouiche
Le 04/03/2015 à 06h48