«Electronics ban»: ce qui attend les passagers de la RAM pour les USA

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A partir du samedi 25 mars entrent en vigueur les mesures américaines bannissant les tablettes et ordinateurs portables en cabine à bord des vols de la RAM. Voici le parcours du combattant qui attend ceux qui se rendent aux USA à bord des vols du transporteur national.

Le 22/03/2017 à 12h29

Vaut mieux être un passager averti. Si vous vous partez aux USA avec la RAM, sachez que, dès samedi 25 mars, tous les objets électroniques (tablettes, ordinateurs, appareils photo, consoles de jeux…) vous seront interdits en cabine, à l’exception des smartphones et des appareils médicaux.

Des filtres et encore des filtres!

Avant la date fatidique du 25 mars, la RAM installera des affiches un peu partout dans l’aéroport Mohammed V de Casablanca pour vous dire quels sont exactement les objets interdits en cabine pour les départs vers Washington et New-York.

A l’enregistrement, il vous sera demandé, le cas échéant, de mettre les objets interdits en cabine dans les bagages qui iront en soute. Cette demande verbale, bien insistante, vous sera adressée dans le comptoir d'enregistrement.

Passé ce premier filtre, un deuxième vous attend à l’entrée de la salle d’embarquement. Et vous avez peu de chance d’échapper à la vigilance des douaniers et des policiers qui ont déjà pour consigne de ne laisser passer aucun objet électronique dans vos bagages à main.

Si vous contrevenez à cette nouvelle mesure, vous serez priés de retourner à l’enregistrement pour mettre les objets «incriminés» dans un sac ou une valise, destinés à rejoindre vos autres bagages dans la soute. Si c’est trop tard (délai d’enregistrement épuisé), vous êtes tout simplement empêchés d’embarquer sans possibilité de vous faire rembourser.

Sachez que, à l’entrée de la salle d’embarquement, les policiers passent tout au peigne fin et il n'y pratiquement aucune chance de passer l'épreuve des scanners avec une tablette ou un ordinateur.

Enfin, un troisième filtre est installé juste avant de fouler le tarmac. Les agents au sol ont pour consigne de fouiller tous les bagages des voyageurs pour les USA. Là aussi, vous avez de fortes chances d’être empêchés d’embarquer sans possibilité de remboursement.

30.000 dollars pour une tablette!

Si vous arrivez à vous soustraire à tous ces filtres, les membres d’équipage vous auront à l’œil lors du voyage. Mais il y a pire.

Pris avec un objet «banni» à Washington ou New-York, les autorités américaines ne vous «rateront» pas. Ce sera 30.000 dollars par infraction et c’est la RAM qui passera à la caisse et qui se réserve le droit de vous poursuivre en justice. Les autorités américaines vous interdiront également de fouler le sol des States de Donald Trump. 

Le coût à payer

Interrogée par le360, une source de la RAM explique que le coût du dispositif à mettre en place pour se conformer aux nouvelles mesures américaines n’a pas encore été estimé. Par contre, les retombées économiques ne tarderont pas à se faire jour.

«Il y aura sûrement un tribut à payer et il sera lourd», explique notre source.

La clientèle de la RAM peut simplement se détourner du transporteur national. «Un homme d’affaires, qui voyage en business class et qui a besoin de son ordinateur pour travailler, peut tout simplement opter pour une autre compagnie et voyager aux USA via Paris ou Londres par exemple et avec un seul billet de surcroît», affirment nos sources.

Chez la RAM, tout le manque à gagner sera évalué quelque temps après l’entrée en vigueur du «Electronics ban».

L’image Maroc en prend un coup

Mais, au-delà de la RAM, c’est aussi l’image du Maroc qui en prend un coup.

Partenaire de premier ordre de l’Occident dans la lutte antiterroriste (essentiellement avec les USA, la France, l’Espagne, la Belgique et la Grande-Bretagne), nos sources s’étonnent de voir les nouvelles mesures américaines s’appliquer au royaume.

"C'est un coup de poignard dans le dos de la part des Américains. Pourquoi les Britanniques, tout aussi soucieux des aspects sécuritaires, ont épargné le Maroc en décidant d'interdire les ordinateurs sur les vols en privenance de certains pays", s'insurge une source autorisée à Rabat. 

D’ailleurs, apprend le360, un comité national composé des principaux concernés (RAM, ONDA, ministère de l’Intérieur et représentants des corps sécuritaires) se réunit ce mercredi 22 mars à Rabat pour examiner les dernières mesures américaines et étudier le dispositif à mettre en place.

La RAM assure, en période normale, 17 vols hebdomadaires vers les Etats-Unis au départ de Casablanca.

Pendant l’été, ces fréquences sont portées à 21 par semaine (deux pour New-York et un vol quotidien pour Washington).

Par Mohammed Boudarham
Le 22/03/2017 à 12h29