Enquête sur la vente via Facebook d’un squelette de dinosaure marocain

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Revue de presseKiosque360. Un dinosaure marocain vient d’être découvert sur… Facebook. En fait, c’est un archéologue irlandais qui expose actuellement à la vente cet objet archéologique rare, originaire de la région de Kem-Kem, dans le Tafilalet. Deux ministères sont entrés en lice pour ouvrir une enquête.

Le 05/09/2017 à 00h35

Ce sont, apparemment, certains ingénieurs travaillant pour le compte de sociétés étrangères, disposant d’une licence de prospections minières dans certaines régions reculées du Maroc, qui profitent de leurs «fouilles» pour mettre parfois la main, au Maroc, sur des objets archéologiques, rares et précieux.

Comment expliquer, sinon, la sortie vers l’Europe de ce squelette de dinosaure découvert dans la zone d’explorations minières et pétrolières de la région du Tafilalet, à Kem Kem précisément? L’implication, non pas même du ministère de la Culture mais, surtout, du ministère des Mines et de l’énergie dans l’enquête en cours pour déterminer les circonstances exactes du trafic d’un squelette complet de dinosaure découvert au Maroc, en dit long sur cette affaire.

Dans les colonnes du quotidien Assabah du mardi 5 septembre, on apprend en effet que les deux ministères marocains précités ont décidé d’ouvrir une enquête conjointe pour déterminer la manière dont ce trésor archéologique –les restes de dinosaures en Afrique n’ayant été jusqu’ici découverts qu’en Egypte et au Maroc- a pu être convoyés hors du pays.

C’est l’annonce faite par un marchand irlandais de la vente, sur Facebook, à propos d'ossements d’un dinosaure marocain, qui a mis la puce à l’oreille des autorités concernées, comme elle alerté des spécialistes et défenseurs du patrimoine archéologique marocain. Aussi les enquêteurs sont-ils jusqu’ici parvenus à confirmer, sur la foi d’une expertise d’archéologues, que le squelette présenté à la vente -5000 euros pour un simple petit osselet- était bel et bien originaire du plateau de Kem Kem. Cette zone, qui s’étend d’Erfoud jusqu’aux frontières algériennes, est le théâtre d’intenses prospections minières et pétrolières qui, parallèlement, mettent parfois à nu des trésors archéologiques, datant parfois de 100 millions d’années, dont des espèces de dinosaures, carnivores ou herbivores.

Selon les déclarations faites à Assabah par le géologue marocain Abdelouahed Lagnaoui, chercheur à l’université de Kazan (Russie) et professeur à l'Université Chouaib Doukkali d'El Jadida, Georges Cornell, ce marchand irlandais, a déjà présenté sa «marchandise» dans plusieurs expositions internationales sans jamais être inquiété. Il a même affirmé que lui-même avait déjà été surpris de tomber, à travers certains musées de par le monde, sur nombre de fossiles archéologiques marocains, sans jamais pouvoir s’expliquer les raisons de cette étrange «hémorragie».

Lagnaoui ajoute que les autorités marocaines doivent saisir au bond cette vente «publique» du dinosaure marocain pour exiger son rapatriement immédiat et l’arrestation du marchand irlandais qui aura à s’expliquer sur son… crime archéologique.

Par Mohammed Ould Boah
Le 05/09/2017 à 00h35