Esclavage sexuel: une opération policière hispano-marocaine neutralise un réseau criminel

La coopération sécuritaire entre Rabat et Madrid donne des résultats probants.

La coopération sécuritaire entre Rabat et Madrid donne des résultats probants. . dr

Une opération policière, menée conjointement par les services marocains et espagnols à travers le Détroit de Gibraltar a permis l’arrestation de dix personnes impliquées dans la traite d'êtres humains et l'esclavage sexuel.

Le 14/02/2017 à 13h29

C'est un coup de filet spectaculaire qu'ont réussi conjointement les services marocains et espagnols dans le Détroit de Gibraltar. Cette opération a permis l’arrestation de dix personnes impliquées dans la traite d'êtres humains, notamment dans l’envoi de femmes nigérianes en Europe en tant qu'esclaves sexuelles, a indiqué ce mardi 14 février la police espagnole, citée par l’Associated press (AP).

« L’un des suspects arrêtés au Maroc a affrêté plus de quarante bateaux à travers la Méditerranée, pour faire passer des migrants de l’autre côté du bassin, ce qui en fait l’un des plus importants trafiquants en Méditerranée occidentale, souligne le même communiqué.

Esclavage sexuel

Rappelant un coup de filet mené en avril 2016, durant lequel des agents espagnols avaient arrêté sept Nigérians dans la ville côtière de Torrevieja, la police espagnole affirme détenir les preuves d’un esclavage sexuel imposé à trente-neuf femmes.

«Les intéressées ont été contraintes à la prostitution pendant plus de douze heures par jour, sept jours par semaine, et ont été soumises à des sanctions et à des amendes qui ont augmenté leur dette vis-à-vis des trafiquants», révèle la police espagnole.

«L'enquête s'est poursuivie après les premières arrestations et a conduit les agents à trois autres suspects opérant entre le Nigeria et le Maroc qui seraient chargés de trouver les femmes et de les faire passer en Europe par mer et par terre. La police n'a pas dit quand les dernières détentions ont eu lieu», affirme la même source. 

Et d’ajouter: «Le principal suspect a vécu entre les villes marocaines de Rabat et Tanger et a utilisé son influence au sein de la communauté nigériane au Maroc pour accéder aux moteurs et aux canots qui ont été utilisés pour faire passer des centaines de migrants à travers la Méditerranée».

Par Ziad Alami
Le 14/02/2017 à 13h29