Etat d’urgence sanitaire: vers plus de fermeté dans l’application du confinement

Une artère de Casablanca, vide de ses habitants, du fait de la mesure de confinement obligatoire de la population, suite à l'état d'urgence sanitaire. 

Une artère de Casablanca, vide de ses habitants, du fait de la mesure de confinement obligatoire de la population, suite à l'état d'urgence sanitaire.  . DR

Revue de presseKiosque360. Face à l'évolution de la pandémie, les autorités devront sûrement renforcer les mesures de confinement.

Le 05/04/2020 à 19h46

Selon les statistiques officielles, le Maroc est passé à une phase avancée de la propagation du Covid-19. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du lundi 6 avril, cela signifie que les autorités vont passer à un stade supérieur dans l’application des mesures de l’état d’urgence sanitaire. Ceci impliquera plus de restrictions et une plus grande fermeté dans l’application de ces mesures.

Le Maroc a, en effet, enregistré 122 cas d’un seul coup, samedi. Un chiffre jamais atteint depuis la découverte du premier cas, le 2 mars. Bien plus, affirme le quotidien qui cite Mohamed Youbi, directeur de l’Epidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, on a pu constater la présence d'un certain nombre de foyers épidémiques au sein de familles marocaines, d'où la contamination de plusieurs membres d'une même famille. Ce qui, affirme-t-il, appelle au strict respect des mesures préventives d'urgence sanitaire, notamment au sein des familles, ainsi qu'au respect des mesures de restriction de mouvement.

Commentant la tendance actuelle du développement de la maladie, le quotidien cite le responsable du ministère de la Santé qui relève que les contaminations locales représentent désormais 80% de l'ensemble des cas locaux, tandis que les cas importés représentent 20%. De même, 130 des cas confirmés ont été recensés parmi 779 personnes-contact suivies dans le cadre de l'opération de veille et de surveillance médicale.

Cela dit, souligne le quotidien, tout le monde est mobilisé contre la pandémie. Les médecins spécialistes du secteur privé, qui se sont portés volontaires, ont apporté une aide importante à leurs homologues dans le public, notamment lors des interventions au sein du CHU Ibn Rochd. Pour ces praticiens, note le quotidien, c’est une expérience nouvelle puisque c’est la première fois qu’ils interviennent dans des conditions exceptionnelles. Par ailleurs, et dès le début de la semaine, des équipes de médecins du secteur libéral vont se joindre à leurs homologues du secteur public pour assurer la permanence dans les hôpitaux.

Le quotidien évoque également l’ouverture, à Casablanca, d’une unité entièrement équipée pour recevoir les malades atteints du Covid-19. C’est ainsi, explique Al Ahdath Al Maghribia, que cette unité de prise en charge de la pandémie a été inaugurée, samedi, à l'hôpital relevant de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS). Cette unité se présente sous forme de chapiteau contenant 42 lits d'hospitalisation classique pour accueillir, surveiller et prendre en charge les patients diagnostiqués, ainsi que 9 lits d'unité de soins intensifs pour les cas les plus graves, affirme le journal.

Pour le directeur de l'Epidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé, cité par Al Ahdath Al Maghribia, «cette unité est un véritable hôpital équipé par l'UM6SS; son lancement s'inscrit dans le cadre de la stratégie mise en place par le ministère pour élargir l'offre de traitement». Il s'est d’ailleurs félicité de la qualité de cette unité au sein de laquelle tout un circuit a été aménagé pour accueillir les patients frappés par le coronavirus.

Cette initiative, explique encore le directeur de l'Epidémiologie, fait partie des efforts visant à l'amélioration de l'ensemble du système de santé. Par ailleurs, conclut le quotidien, le Laboratoire national de référence (LNR), relevant de l'UM6SS, s'est doté d'une plateforme à haut débit en vue de dépister et diagnostiquer biologiquement le Covid-19.

Par Amyne Asmlal
Le 05/04/2020 à 19h46