Étudiants marocains rapatriés d’Ukraine: les raisons du retard de leur réintégration académique, selon le ministre

Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Abdellatif Miraoui à une réunion qu’il préside, avec les députés de la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication de la Chambre des représentants. 

Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Abdellatif Miraoui à une réunion qu’il préside, avec les députés de la commission de l'enseignement, de la culture et de la communication de la Chambre des représentants.  . MAP

Au cours de sa réunion avec la commission de l’enseignement de la Chambre des représentants, ce lundi 9 mai 2022, le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a évoqué la situation des étudiants marocains qui ont été rapatriés d’Ukraine. Le point sur les obstacles à leur réintégration -et sur les alternatives qui s'offrent à eux.

Le 10/05/2022 à 13h30

Selon les dernières données communiquées par Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, lors de son exposé devant la commission de l’enseignement de la culture et de la communication de la Chambre des représentants hier, lundi 9 mai 2022, les étudiants marocains constituaient la deuxième communauté étrangère en Ukraine. Sur les 76.000 étudiants étrangers que comptait le pays en 2020, 10% étaient marocains, avec une progression de 24% entre 2015 et 2020.

Selon le rapport présenté par Abdellatif Miraoui, plus de 7.283 étudiants marocains d'Ukraine se sont inscrits sur la plateforme en ligne instaurée pour leur recensement, dont 75% sont inscrits en cycle de médecine, de pharmacie, ou de médecine dentaire. Et 21% des étudiants marocains en Ukraine sont issus de formations d’ingénieurs et de sciences vétérinaires, et 4% d'entre eux suivent des formations en langues, en économie et gestion, ou en droit.

D'après le ministre de l’enseignement supérieur, le retard de la réintégration académique de ces étudiants découle principalement de la capacité d’accueil, limitée, des facultés de médecine dentaire au Maroc. «Cette problématique se pose moins pour les facultés de médecine, les écoles d’ingénierie et d’économie et de gestion», a précisé le ministre.

Selon les premières conclusions des réunions tenues avec les doyens des facultés de médecine et de pharmacie et de médecine dentaire relevant du privé et du public, ainsi qu'avec l'Institut agronomique et vétérinaire (IAV), le ministère de l'Enseignement supérieur pourrait organiser un concours d’évaluation des acquis afin de permettre à ces étudiants d'accéder aux établissements d’enseignement supérieur du Royaume.

Les étudiants, de la deuxième année et jusqu’à la sixième année, peuvent également réintégrer le cycle académique national en n-1, avec une «nécessité d’adaptation des cahiers pédagogiques».

Le gouvernement a également ouvert des discussions avec des pays voisins de l’Ukraine, pour les étudiants qui souhaiteraient poursuivre leurs études dans la même zone géographique. Suite à une visite en Roumanie, il a été convenu avec les responsables de ce pays d'intégrer les étudiants de première, de deuxième et de troisième année, sans aucune difficulté, dans les universités de ce pays.

L’ambassade de Hongrie a elle aussi évoqué la possibilité d'accueillir environ 1.000 étudiants marocains pour qu'ils puissent poursuivre leurs études dans ce pays.

Les étudiants souhaitant s'inscrire dans des établissements d'enseignement supérieur en Roumanie et en Hongrie pourront même passer leurs examens d'entrée depuis le Maroc, sans avoir à se déplacer.

Par Safae Hadri
Le 10/05/2022 à 13h30