Habitat insalubre: au Maroc, 30 baraques sortent de terre chaque jour

Un bidonville à Kénitra.

Un bidonville à Kénitra. . DR

Revue de presseKiosque360. La ministre de l’Habitat Nouzha Bouchareb a reconnu implicitement l’échec du programme «villes sans bidonvilles» en révélant des chiffres qui choquent. Au lieu de diminuer, le nombre des baraques a augmenté de 183.000 unités en 16 ans, soit 30 par jour.

Le 29/01/2021 à 22h05

La ministre de l’Habitat Nouzha Bouchareb a révélé que le nombre de bidonvilles a augmenté de 183.000 unités en 16 ans, soit 11.000 par an et 30 par jour. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end, que la ministre a déclaré devant la commission de contrôle des finances publiques à la chambre des représentants que le programme «villes sans bidonvilles » a été confronté à de nombreuses contraintes. La ministre cite notamment l’augmentation du nombre de familles concernées, qui est passé de 270.000 en 2004 à 453.906 familles en 2020. Ce faisant, ajoute-t-elle, le nombre de familles qui ont bénéficié de ce programme a atteint, à la fin de l’année écoulée, 301.914 familles soit 66% de la population concernée.

Quant au nombre de familles qui attendent d’être relogées, il s’élève à 152.992, dont 47% sont concernées par des unités réalisées ou en cours de réalisation et 53% dont le relogement n’a pas encore été programmé. La ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur l’incapacité des bénéficiaires à s’acquitter de leurs dus et du coup la faiblesse du nombre de familles à rejoindre les logements réalisés. Une situation qui, poursuit Nouzha Bouchareb, retarde l’opération de relogement, d’autant plus que les centres d’accueil souffrent d’une carence des équipements essentiels tels les établissements publics, les moyens de transport, les activités industrielles et autres.

Le quotidien Al Massae rapporte que la ministre a également évoqué le difficile problème des bidonvilles existants sur le foncier réservé au relogement de ces habitants. Encore faut-il préciser, ajoute Bouchareb, que la hausse du coût des travaux d’aménagement extérieurs nécessite la participation d’autres partenaires. Sans oublier, ajoute-t-elle, les difficultés de financement de certaines opérations de logement dues à la crise épidémiologique. Pour parer à toutes ces difficultés, la ministre du logement a proposé plusieurs mesures urgentes telles l’utilisation du stock d’unités de logement social réalisé par les promoteurs publics et privés.

Il faut, en outre, poursuit Bouchareb, accélérer l’opération de relogement des familles concernées par les unités déjà réalisées et accroître le rythme de construction des logements en cours de réalisation. En définitive, Il est impératif de préparer un programme complémentaire afin de reloger plus de 81.000 familles tout en consolidant le partenariat ente les secteurs public et privé, conclut Nouzha Bouchareb.

Par Hassan Benadad
Le 29/01/2021 à 22h05