La menace d'une pénurie de bonbonnes de gaz met les autorités en état d’alerte

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Revue de presseKiosque360. Les distributeurs de bonbonnes de gaz menacent d’arrêter l’approvisionnement des marchés dès le 1er janvier si leurs revendications ne sont pas prises en compte. Ils réclament le règlement du problème de l’identification fiscale des épiciers ainsi que la suppression d’un nouvel impôt.

Le 19/12/2018 à 22h02

Le ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi, joue la montre pour essayer de contenir la colère des professionnels du gaz butane.

Ces derniers ont menacé d’arrêter l’approvisionnement des marchés en bonbonnes de gaz dès le 1er janvier 2019 si le gouvernement ne satisfait pas leurs revendications. Selon certaines sources, Daoudi devait recevoir, ce mercredi au siège de son ministère, l’association des distributeurs de gaz liquéfié. 

Une menace qui est prise très au sérieux par les autorités, tant au niveau central que local, de peur que ce produit vital ne disparaisse des marchés.

Lors d’un réunion tenue samedi dernier à Casablanca, les distributeurs de bonbonnes de gaz ont décidé de ne plus approvisionner les marchés. A moins qu’une solution soit trouvée, entre-temps, au problème du numéro d’identification fiscale des épiciers dont l’entrée en vigueur est prévue pour 1er janvier prochain.

Dans une déclaration accordée au quotidien Al Ahdath Al Maghribia, dans son édition de ce jeudi 20 décembre, le président de l’association des distributeurs de gaz liquéfié dans la région Souss Massa, Abdellatif Bazi, est on ne peut catégorique: «avec l’obligation des épiciers de disposer d’une identification fiscale (NIF), nous allons subir beaucoup de pertes et nous serons un jour obligé de mettre la clé sous la porte».

La décision de rendre obligatoire l’identification fiscale avait été prise en 2015 et fut généralisée aux épiciers pour devenir effective dès l’année prochaine. Mais il y a un problème: cette catégorie de commerçants ne respecte pas cette décision alors que les distributeurs des bonbonnes de gaz sont obligés de mentionner le NIF dans les factures de leurs clients. Faute de quoi ces entreprises ne pourront pas récupérer leur dû sur la taxe de la valeur ajoutée (TVA).

Face à cette situation, Abdellatif Bazi ne mâche pas ses mots: «On ne va vendre à perte, ce n’est pas possible. Il faut que le gouvernement trouve une solution sinon on ne pourra plus approvisionner les marchés».

Ce même interlocuteur demande aux autorités concernées d’intervenir pour imposer une identification unique aux entreprises que les distributeurs approvisionnent en bonbonnes de gaz. Car même si les épiciers disposent d’un NIF, ils refusent de le donner à leurs fournisseurs.

D’un autre côté, la menace d'un mouvmenet de grève que brandissent les professionnels du gaz liquéfié, a mis en alerte toutes les composantes des autorités locales dans le royaume. Ces dernières multiplient les contacts avec les fournisseurs pour suivre l’évolution de ce dossier avant qu’elles ne soient confrontées à une pénurie de bonbonnes dès le 1er janvier.

Selon certaines sources, lors la rencontre avec Lahcen Daoudi, les distributeurs de gaz butane vont réclamer deux revendications en plus de celle de l’identification fiscale. Ils demandent l’intervention du gouvernement pour faire pression sur un grand nombre d’épiciers qui refusent de leur donner leur numéro de patente. La troisième revendication concerne la suppression d’un nouvel impôt, fixé à 0,25% du chiffre d’affaires, qui avait été institué dans la loi de finances de 2015.

Par Hassan Benadad
Le 19/12/2018 à 22h02