La santé en milieu carcéral confiée à Lhoussaine Louardi?

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La santé publique en milieu carcéral devrait être confiée au ministre de la Santé... Une proposition du CNDH qui a fait l'unanimité, lors d'un colloque organisé ce lundi autour de la santé dans les prisons et la prise en charge des patients en milieu carcéral.

Le 26/10/2015 à 15h00

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), par la voix de son secrétaire général, Mohamed Sebbar, a appelé ce lundi 26 octobre le ministère de la Santé à prendre en charge la gestion du système de santé dans les prisons. "La santé dans le milieu carcéral est pitoyable. Les détenus, notamment les femmes, souffrent énormément de cette situation. La santé morale des détenus est déplorable. Il faut mettre fin aux suicides et aux contaminations", a déclaré Sebbar lundi à Rabat, lors de l'ouverture d'un colloque national sur la santé dans les prisons et la prise en charge des patients en milieu carcéral.

Toutes les allocutions, aussi bien celle du ministre de la Santé El Ouardi, que celle de Mohamed Salah Tamek, délégué général à l'Administration pénitentiaire, que celle de Mohamed Lididi, membre de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus ont accueilli favorablement cette proposition.

Actuellement, le personnel médical exerçant en milieu carcéral reste faible par son nombre et par ses compétences. Il relève directement de l'Administration générale pénitentiaire.

Mohamed Sebbar a livré des chiffres édifiants sur les conditions de détention des femmes dont le nombre s'élève à 1849 prisonnières, soit 2,5% de la population carcérale. "Elles souffrent de disparité au niveau des soins par rapport aux hommes", a-t-il déclaré. La plupart des femmes détenues sont des célibataires avec un faible niveau d'instruction. 21% d'entre elles sont placées sous le régime de la détention provisoire et 20,5% purgent une peine de 6 mois. Les délits et crimes contre la famille (adultère, violences...) et les atteintes aux mœurs constituent 17,2 % du total des charges retenues contre les prisonnières.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/10/2015 à 15h00