Lahcen Daoudi se lâche devant les étudiants PJDistes

Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur.

Lahcen Daoudi, ministre de l'Enseignement supérieur. . Brahim Taougar Le360

Le ministre de l’Enseignement supérieur Lahcen Daoudi n’y est pas allé avec le dos de la cuillère vendredi soir devant le 5e congrès des étudiants PJDistes, appelant ces derniers à "mener la vie dure aux corrompus" et à être "tenaces et offensifs".

Le 14/09/2013 à 10h36

Le ministre de l'Enseignement supérieur Lahcen Daoudi n'y est pas allé avec le dos de la cuillère, vendredi soir, au 5e congrès des étudiants PJDistes, appelant ces derniers à "mener la vie dure aux corrompus" et à être "tenaces et offensifs". Réunis dans une grande salle de la faculté des sciences de Rabat -celle qui avait abrité le premier Parlement d'après l'indépendance du Maroc-, les quelque 300 étudiants islamistes ont répondu par des applaudissements nourris à cette déclaration du ministre: "il vous est interdit d'être souples, luttez contre cette flexibilité dans vos rangs".

Jusqu'ici, les citations peuvent paraître modérées, mais elles se sont vite corsées quand il a affirmé: "il semble que tubeless (système du pneu increvable) aurait été inventé chez nous, vous savez pourquoi? Et bien pour que les ventres ne crèvent pas". Ce n'est plus de l'humour : cela devient de la pure méchanceté gratuite, émanant d'un ministre professeur d'économie de surcroît. Daoudi est en effet en charge de l'Enseignement supérieur. Il est ainsi investi, plus que quelconque, à contribuer largement à l'éducation et à la formation des futures générations et non pas à semer les germes du désespoir, estiment les observateurs.

Autres citations choc de Daoudi : "J'ai trouvé dans la comptabilité d'un restaurant universitaire un document facturant le poisson à 77 dirhams le kg. Avez-vous déjà mangé un jour ce poisson à l'université, a-t-il dit encore dit avant d'ajouter : "J'ai aussi découvert qu'un approvisionnement de viande pour la seule journée d'un vendredi a été facturé à deux millions de dirhams pour un autre restaurant universitaire".

Lors de ce congrès de l'Organisation de renouveau estudiantin du PJD, Abdellah Baha, ministre d'Etat PJDiste, est resté modéré dans ses propos, critiquant les congressistes d'avoir accordé plus d'importance qu'il n'en faut à des slogans en faveur de la place "Rabiaa El Adaouia", en allusion aux manifestations des frères musulmans d'Egypte. Des tee-shirts glorifiant cette place ont d'ailleurs été vendus en marge de ce congrès qui a eu pour théâtre la faculté des sciences de Rabat.

Selon Baha, "le Maroc a une histoire de 14 siécles avec ses particularités, ses origines, son islam". "Il ne faut pas calquer les problèmes des autres. L'expérience marocaine, avec notamment le PJD au pouvoir, a suscité l'admiration ici et à l'extérieur. Nous avons cette particularité de résoudre nos problèmes nous-mêmes, il faut la préserver. La culture originale marocaine est basée sur la coopération et la solidarité", a-t-il conclu. Notons par ailleurs que Abdelmoula Amrani, vice-secrétaire général de l'UNEM issue de l'association Al Adl Oua Ihssan, a assisté à ce congrès dont les travaux s'achèvent dimanche.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 14/09/2013 à 10h36