Le cachet marocain de Tlemcen, en Algérie, une réalité historique

Jamal Haddadi, enseignant chercheur en histoire à la faculté des lettres et des sciences humaines de Oujda.

Jamal Haddadi, enseignant chercheur en histoire à la faculté des lettres et des sciences humaines de Oujda. . Mohammed Chellay / Le360

Le 28/04/2022 à 21h24

VidéoPour Jamal Haddadi, enseignant chercheur d'histoire à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Oujda, l'origine marocaine de Tlemcen n'est pas à prouver, ni à démontrer. Une certitude historique qu'il explique dans un entretien pour Le360.

L’origine marocaine de Tlemcen n’est plus à démontrer. La présence des monuments historiques qui rappellent la présence de plusieurs dynasties qui ont régné au Maroc est parlante: les Idrissides d’abord, puis les Almoravides, les Almohades et les Mérinides. La calligraphie koufie, propre à l’époque des Almoravides, et qui orne encore aujourd'hui la Grande Mosquée de Tlemcen, fait office de cachet qu’on ne peut en aucun cas nier, ni effacer.

C’est ce qu’explique Jamal Haddadi, enseignant chercheur d'histoire à la faculté des lettres et des sciences humaines d'Oujda dans un entretien avec Le360. «Durant l’année 172 de l’hégire, Tlemcen était sous souveraineté marocaine. Toutes les familles marocaines qui ont régné ont fait de cette ville un fort militaire, mais pas que. C’est l’histoire, on ne peut pas le nier» a-t-il souligné.

La polémique, née suite à la publication par la compagnie Air Algérie d’un post sur sa page Facebook le 15 avril dernier qui fait l’éloge du passé historique marocain de Tlemcen, n’a pas lieu d’être, dit-il. Le limogeage de la directrice générale de la compagnie algérienne Nada Benbelkacem est de ce fait injuste

«Tlemcen était sous la souveraineté de l'Etat idrisside, il y a plus de 12 siècles», rappelle l’historien. Notre interlocuteur souligne que les Almoravides l'ont pris comme centre militaire, et l'ont même appelé «Agadir», en référence au Maroc.

Jamal Haddadi a rappelé l’importance, aujourd’hui plus que jamais, de préserver l’histoire du Maroc de la distorsion de la part des pays ou des gouvernements. Et nos voisins feraient mieux de chercher ce qui nous unit, au lieu de cultiver ce qui nous sépare.

Par Mohammed Chellay
Le 28/04/2022 à 21h24