Le Conseil de la concurrence enquête sur les difficultés d’accès aux médicaments

Driss Guerraoui.

Driss Guerraoui. . DR

Revue de presseKiosque360. Pourquoi l’accès des Marocains au marché du médicament est-il toujours limité? Serait-ce dû à un faible pouvoir d’achat ou à des «manœuvres» des industriels? C’est à ces questions que l’institution présidée par Driss Guerraoui compte répondre à travers une enquête, puis un rapport.

Le 25/04/2019 à 22h09

Le Conseil de la concurrence vient de lancer une enquête concernant le marché du médicament au Maroc en vue de connaître les raisons de la stagnation, voire la baisse, du budget que les Marocains consacrent annuellement à l’achat de leurs médicaments.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition de ce vendredi 26 avril, que plusieurs réunions ont déjà été tenues par le Conseil de la concurrence avec toute la filière du marché du médicament: industriels, pharmaciens, distributeurs, associations de protection du consommateur… Ces réunions interviennent dans le cadre de l’enquête lancée par le Conseil de la concurrence depuis le mois de janvier dernier et qui fera l’objet d’un rapport détaillé, dont la publication est annoncée pour les tout «prochains mois».

Dans une déclaration à Al Massae, Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, a divulgué que le Conseil de la concurrence était entré en ligne après avoir été saisi, sur les prix des médicaments, par des associations de protection du consommateur. Lahbabi ajoute que la nouvelle tarification, entrée en vigueur en 2014, du temps du précédent ministre de la Santé, Houcine El Ouardi, a créé beaucoup de problèmes pour les pharmaciens, surtout que le budget de 400 dirhams, consacré par les Marocains aux médicaments, n’a pas évolué. Il a aussi précisé que les médicaments dont les prix ont baissé n’étaient plus disponibles en pharmacie car ils ne permettent plus la moindre marge bénéficiaire pour les officines. A titre d’exemple, il cite les médicaments de catégories 3 et 4 qui ne rapportent au pharmacien que 400 dirhams de bénéfice pour une dépense de 10.000 dirhams.

Pour sa part, Rachida Essoudiki, responsable au sein de l’association du protecteur du consommateur à Kénitra, dénonce l’impossibilité pour les citoyens marocains d’accéder à certains médicaments, non seulement à cause du pouvoir d’achat réduit, mais surtout de la collusion entre industriels pharmaceutiques, distributeurs et officines. Ces derniers, pour réaliser des bénéfices conséquents, ont mis hors circuit les médicaments à bas prix pour proposer aux malades des médicaments de rechange beaucoup plus chers.

Une situation qui a conduit les Marocains à se rabattre sur la médecine alternative, quand ils ne reviennent pas vers la médecine traditionnelle et autres herboristes, avec tous les dangers que cela comporte pour la santé publique.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 25/04/2019 à 22h09