Le Conseil de l'Europe appelle Madrid à offrir de meilleures conditions d'accueil aux migrants à Melilla

Dunja Mijatovic, Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe.

Dunja Mijatovic, Commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe. . DR

Le Conseil de l'Europe a appelé jeudi 3 septembre l'Espagne à mieux prendre en charge les centaines de migrants accueillis en pleine épidémie de coronavirus dans les arènes "surpeuplées" du préside occupé de Melilla, à la frontière avec le Maroc.

Le 03/09/2020 à 12h34

Ces arènes (plaza de toros), qui accueillent quelque 500 personnes à la suite du prolongement du confinement du centre d'accueil pour migrants de Melilla, ne sont pas conçues "pour recevoir sur le long terme des migrants ou des demandeurs d'asile", pointe dans une lettre au gouvernement espagnol la commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Dunja Mijatovic.

Les migrants n'y auraient "qu'un accès limité aux douches et aux toilettes" et manqueraient de "nourriture et produits d'hygiène", poursuit la Commissaire, qui note que la "surpopulation" rend compliqué "le respect des mesures de distanciation physique imposées" par le Covid-19.

Selon Mme Mijatovic, la situation sécuritaire y semble également délicate, "avec des bagarres et des vols ainsi que des allégations d'usage excessif de la force" visant le personnel de sécurité.

La Commissaire se dit certes "consciente" du défi qui consiste à accueillir de nouveaux migrants tout en appliquant les mesures anti-Covid afin d'empêcher la propagation de la maladie à Melilla.

Pour autant, "la situation actuelle dans la plaza de toros ne semble pas adéquate du point de vue des droits de l'Homme", poursuit Mme Mijatovic, qui exhorte Madrid "à trouver des alternatives pour accueillir les migrants, y compris les demandeurs d'asile" et leur garantir un accès aux procédures de demande d'asile.

"Dans le contexte actuel de crise sanitaire", l'Espagne a "adopté des moyens extraordinaires pour répondre à une conjoncture qui évolue rapidement" et maintient comme "objectif" le "respect de la protection de la santé et la sécurité des personnes", s'est défendu dans sa lettre de réponse le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska Gomez.

Le 03/09/2020 à 12h34