Le Ramadan fait revenir les "repenties" du Golfe

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Revue de presseKiosque360. Les femmes marocaines, qui travaillent comme coiffeuses, hôtesses, dans des salons de massage ou dans des night-clubs dans le Golfe, regagnent le Maroc durant le Ramadan. Un congé forcé par la suspension de leurs «activités» durant le mois sacré. Plongée dans cet enfer.

Le 29/04/2019 à 18h36

La fermeture des night-clubs, des espaces de divertissement, des salons de massage et des centres de beauté, d’esthétique et de coiffure durant le mois de Ramadan dans des pays du Golfe force des femmes marocaines à rentrer chez elles. Un congé forcé durant le mois sacré, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 30 avril.

A ce propos, rapportent les sources du quotidien, une forte demande est enregistrée pour des départs via des compagnies aériennes qui assurent des liaisons entre Dubaï et d’autres villes touristiques du Golfe et le Maroc. A l’aéroport de Dubaï, poursuit le quotidien, des marocaines étaient visibles dans des espaces réservés aux fumeurs, ainsi qu'à bord des avions et à l’aéroport international Mohammed V.

Dans une déclaration au quotidien, Samira, la trentaine, raconte que plusieurs de ses amies, qui exercent dans des salons de massage, des hammams marocains et des boîtes de nuit ont préféré le Maroc pour passer les vacances occasionnées par la suspension de leurs activités dans les sites touristiques du Golfe. Samira, poursuit le quotidien, ne cache pas les souffrances provoquées par leur exploitation par des intermédiaires. Ce qui pousse certaines d’entre elles à ne plus retourner dans le Golfe, confie-t-elle au quotidien. L'une de ses amies a fait savoir que l’un des intermédiaires l’avait contactée pour un travail de cuisinière dans un hôtel touristique à Dubaï; mais, une fois sur les lieux, son passeport lui a été retiré et elle a été forcée d’intégrer un réseau de prostitution. L’embarquement dans ce réseau piloté par l’intermédiaire en question est une plongée dans l’enfer. La candidate au travail comme cuisinière, devenue prostituée, n’a trouvé son salut que lors d’une trêve que lui a accordée l’intermédiaire pour fuir l’enfer et rentrer au Maroc où elle s’est mariée à un Marocain. Après avoir conclu l’acte de mariage, les deux époux ont mis le cap sur le Golfe.

La présence de l’époux évite à la femme des poursuites judiciaires en cas d'interpellation pour des chefs d’accusations liés à la prostitution, ajoute le quotidien. C’est pourquoi, révèle le journal, certaines femmes cherchent des maris marocains pour les accompagner dans le Golfe. La formule leur permet de s’adonner librement à la prostitution sans tomber dans les filets de la police. Ainsi, la femme invite le client à la maison en présence du mari qui lui sert d’immunité contre toute poursuite judiciaire.

Un monde où la morale ne reprend sens que lors du mois sacré. A l’aéroport Mohammed V, indique le quotidien, ces femmes se «convertissent» dans les blocs sanitaires du site -maquillage et changement d’habillement- avant de fouler le sol du Maroc.

Par Mohamed Younsi
Le 29/04/2019 à 18h36