Le Sig, un jeu à 100% féminin, très prisé au Sahara au cours du mois de ramadan

Le Sig est un jeu populaire des provinces sahariennes, pratiqué exclusivement par les femmes. 

Le Sig est un jeu populaire des provinces sahariennes, pratiqué exclusivement par les femmes.  . Souilme Bouaamoud / Le360 (capture image vidéo)

A Dakhla, et comme dans plusieurs villes des provinces sahariennes, les femmes jouent au Sig au cours du mois de ramadan. Ce jeu populaire se transmet de générations en générations. Explications.

Le 13/04/2022 à 11h07

Le Sig est un jeu très prisé au cours du ramadan au Sahara Marocain. Chaque jour, deux heures après le ftour, ou en attendant la rupture du jeûne, on se réunit entre voisines, pour pratiquer ce jeu à 100% féminin, qui vient resserrer les liens.

«Nous sommes ici entres amies et voisines. On se réunit tous les jours pendant le mois de ramadan et nous passons nos soirées ramadanesques à pratiquer ce jeu populaire, bien spécifique aux provinces du Sud. C’est un jeu féminin, et il y a deux équipes concurrentes», confie Fatema Chegaf, l’une des joueuses, rencontrée par Le360 à Dakhla.

La règle du jeu? Huit bâtons mesurant entre 35 et 40 centimètres de long, confectionnés en roseau ou en bois. Les joueurs achètent un kit complet, qui contient aussi des cailloux ou des petits bâtons, auprès de marchands spécialisés.

Chacun de ces bâtons est appelé le Sig, avec une face extérieure et une face intérieure. Ces bâtons sont jetés sur une étendue sablonneuse sur laquelle sont tracées des lignes parallèles.

Le jeu commence à l'initiative de l'une des deux équipes, et l'équipe se compose de 5 à 6 joueurs environ, mais ce nombre peut largement être dépassé. L’un des joueurs prend les sept bâtons et les jettent au sol.

Il est interdit de déplacer ses pions dans le carré de sable afin que les joueurs puissent obtenir ce qu'on appelle un «sig», c'est à dire que les six bâtons tombent tous en même temps sur un seul côté, sauf un.

Quant au moment où tous les bâtons tombent vers l’intérieur, le joueur obtient ce qu'on appelle une «hajaba», qui équivaut à quatre Sig, à moins d'être annulé par un «âne», ce qui signifie que six bâtons tombent vers l’extérieur à l'exception de deux bâtons. Le concurrent peut alors obtenir une «bobine».

Dans ce cas, la joueuse est autorisée à déplacer ses pions en fonction du nombre obtenu, et elle a également le droit de rejouer si elle obtient un chiffre équivalent à quatre.

Réussir le jeu du Sig dépend de la chance et de manière de déplacer, de transférer des pions ainsi que de la tentative directe de transférer le conflit des lignes arrière au milieu. Le gagnant est celui qui parvient finalement à liquider les pions de l'adversaire, et dans le cas où cela se produit et rencontrait deux pions adverses à l'intérieur d'une maison, le privilège est pour celui dont le tour est venu. 

Par Souilme Bouaamoud
Le 13/04/2022 à 11h07