Les magistrats en colère

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Revue de presseLe bras de fer entre le Club des magistrats et le ministre de la Justice est loin d’être fini. Les magistrats haussent le ton et comptent observer une grève pour dénoncer notamment les conditions de l'exercice de leur profession.

Le 18/08/2013 à 21h24, mis à jour le 18/08/2013 à 22h04

Le bras de fer entre le Club des magistrats et le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, est loin d’être fini, constatent plusieurs quotidiens datés de ce lundi 19 août. On apprend que le président du Club, Yassine Moukhli, a à ce propos fait comprendre que l’étape suivante pourrait bien être l'organisation d’une grève pour dénoncer les conditions de l'exercice de leur profession. Assabah rapporte, pour sa part, que suite à un incident survenu vendredi dernier lors de la visite organisée par le Club des magistrats à la cour de première instance d’Assilah et où la juge Fadoua Taoufiq a été confrontée à l’insultante hostilité d’un avocat en présence, Moukhli a affirmé que les magistrats n’allaient pas rester les bras croisés suite à l'humiliation de leur consœur.

Climat tendu

Le climat est donc plus tendu que jamais. Le quotidien Al Massae souligne par ailleurs les élans de solidarité qui ont émané de plusieurs juridictions pour soutenir la juge et le Club des magistrats quant à cet outrage, réclamant par la même occasion que soient respectés l’article 20 du statut de la magistrature et l’article 58 du code de la profession, qui prévoient des mesures pour la protection des juges. De son côté, Akhbar Al Yaoum avance que le Club des magistrats s’apprête à publier un rapport quant aux quelque 30 attaques, en particulier des insultes, subies par des juges durant l’année 2013. Aux insultes, humiliations et violences verbales, s’ajoutent d’autres formes d’agressions et "il est regrettable", note Yassine Moukhli, "que les parties concernées ne jouent pas leur rôle quand de telles agressions se produisent".

Il est clair que le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, doit traiter en urgence ce dossier sensible. Il est temps d’impliquer les magistrats dans la réforme globale de la justice dont le projet est fin prêt. Les juges du Club des magistrats représentent de plus une proportion importante du nombre de juges marocains, et il ne peut être fait fi de leurs revendications.

Par Bouthaina Azami
Le 18/08/2013 à 21h24, mis à jour le 18/08/2013 à 22h04