Les Marocains et le confinement: des attentes et des questions sans réponses

Des Marocains confinés à leur domicile dans le quartier populaire de Takaddoum, à Rabat, observent une scène au bas de leur rue, en cette période d'état d'urgence sanitaire sur le territoire national.

Des Marocains confinés à leur domicile dans le quartier populaire de Takaddoum, à Rabat, observent une scène au bas de leur rue, en cette période d'état d'urgence sanitaire sur le territoire national. . DR

Revue de presseKiosque360. Les Marocains attendent avec impatience que le gouvernement décrète un déconfinement élargi. Ils guettent le 10 juillet, date d’expiration de l’état d’urgence sanitaire, pour retourner fréquenter les cafés et les restaurants, fêter l’Aïd Al-Adha et prendre quelques jours de vacances.

Le 18/06/2020 à 16h51

Après avoir été privés, en cette période d’épidémie, de la spiritualité du ramadan et des joies de la fête de l’Aïd Al-Fitr, les Marocains attendent, pleins d’espoir, le 10 juillet, date de l’expiration de la troisième phase de l’état d’urgence sanitaire. Après trois mois de confinement, tout le monde aspire à retrouver une vie normale et, pourquoi pas, à fêter l’Aïd Al-Adha et profiter de quelques jours de vacances. Certes, des indices laissent présager que le gouvernement va vers un déconfinement plus large. Mais il subsiste beaucoup de doutes et de questionnements sur l’avenir, proche et lointain. 

Les répercussions économiques de la pandémie sont palpables: il y a eu fermeture de plusieurs usines, arrêt des activités commerciales et perte de centaines de milliers d’emplois. Plusieurs catégories de la société ont été durement touchées par une économie figée dans le temps et dans l’espace même si l’Etat, grâce au Fonds de gestion du Covid-19, a pu indemniser, jusqu’ici, ceux qui avaient perdu leurs sources de revenus. La sortie du confinement sera d'ailleurs particulièrement difficile pour les nombreux citoyens qui devront retrouver du travail et qui se sont, souvent, lourdement endettés. Nul doute que la crise épidémiologique contraindra aussi de nombreux Marocains à renoncer au mouton de l’Aïd Al-Adha.

D’ailleurs, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 18 juin, beaucoup de voix s’élèvent pour appeler à ne pas célébrer l’Aïd Al-Adha, comme cela s’est fait à deux reprises sous le règne de feu Hassan II à cause, justement, de la crise économique et de la sécheresse. Questionné sur ce sujet, le chef du gouvernement avait d’abord répondu que cette question relevait des prérogatives du roi Mohammed VI, Commandeur des croyants. El Othmani a été toutefois plus affirmatif mercredi 17 juin, devant la Chambre des conseillers, lorsqu'il a déclaré: «Tout ce qui n’est pas interdit est autorisé». L’Aïd Al-Adha devrait donc être fêté cette année. Il y a quelques jours, le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch, s’était montré assez explicite en annonçant que plus de 2,6 millions de moutons avaient été vaccinés par l’ONSSA, ajoutant que son département, en coordination avec le ministère de l’Intérieur, s’apprêtait à discuter des moyens de gérer les marchés du bétail, en préparation de la fête de l'Aïd Al-Adha.

Mais la plus grande préoccupation des citoyens demeure le retour à la vie normale pour retrouver les cafés, les restaurants, les plages et les montagnes. L’été approche et, pour beaucoup de Marocains, il est impératif de prendre quelques jours de vacances pour se débarrasser des effets néfastes du confinement. Une bouffée d’oxygène, affirment certains sociologues, est devenue indispensable, notamment pour les enfants qui ont le plus souffert de l'enfermement imposé par l’état d’urgence sanitaire.

Par Hassan Benadad
Le 18/06/2020 à 16h51