Les socio-professionnels de la filière «course» au bord de la rupture

Omar Skalli, DG de la Sorec.

Omar Skalli, DG de la Sorec. . DR

Plusieurs voix se sont élevées depuis quelques semaines contre la gestion décennale de la SOREC, Société Anonyme Public-Privé dont l’objectif est l’encouragement de la filière Equine.

Le 26/02/2020 à 08h14

Les éleveurs et les propriétaires de chevaux de courses que nous représentons, reprochent à la SOREC les très faibles moyens mis à la disposition pour la construction de cette industrie, support du futur PMU Marocain.

Aujourd’hui, 90% de la valeur économique et du mouvement financier annuel de la filière Equine sont générés par l’industrie de la filière « course »: aux USA, En France en Angleterre en Irlande au Japon, en Afrique du Sud, en Nouvelle Zélande, en Turquie en Argentine etc…….. et dans tous les pays du Moyen Orient. Ainsi, les courses sont devenues le nouveau service nécessaire et indispensable pour la sauvegarde de l’espèce Equine qui a perdu ce dernier siècle son service pour les armées et son service de traction animale. Les autres activités sportives du cheval ne génèrent aucune rentrée financière qui subviendrait à leurs besoins.

Depuis plusieurs décennies le Bureau Permanent du Comité Consultatif des Courses et la SOREC collaborent au montage de cette industrie équine dans l’espoir, à moyen terme, de construire un PMU Marocain au service de l’élevage Equin Marocain. Malheureusement la SOREC avance trop timidement dans ce sens tandis que les éleveurs et propriétaires ont consenti des efforts colossaux dépassant même les prévisions d’un contrat programme 2015-2020, pourtant mutuellement agréée par les sociaux-professionnels, le Ministère et la SOREC. Cette dernière ne devrait-elle pas avoir une obligation de développer un PMU sur les courses marocaines au moins équivalent à celui sur les courses françaises dans un contrat programme 2020-2030?

Comment construire cette industrie rurale quand la SOREC finance 210 millions de dirhams par an cette industrie alors que le coût financier de cet élevage et de ces services coutent 420 millions de dirhams?

- Faut-il que les éleveurs et les propriétaires acceptent de perdre 210 millions de dirhams par an uniquement pour leur passion et sans aucun autre débouché pour leurs chevaux?

- Faut-il que le petit éleveur ne compte ni son travail ni celui de ses enfants pour pouvoir conserver ses chevaux en leur donnant seulement une demi ration, en ne payant pas leur vétérinaire et leur maréchal? Dans ce cas où est l’initiative du développement humain qui tient tant à cœur à Sa Majesté Le Roi, que Dieu le glorifie?

Qui ignore qu’un cheval de course arrivant pour la première fois sur un hippodrome a couté au minimum 200.000 dhs ?

La SOREC a disposé de fonds importants, qu’elle a utilisés avec un grand déséquilibre entre les investissements en infrastructures et les besoins pour le fonctionnement vital de la filière ; réel facteur rural de notre élevage qui participe grandement aux 30.000 emplois directs et indirects créés dans nos campagne. Dans ce cadre, il était prévu la création de 140 courses annuelles que la SOREC n’a pas respecté. Il est donc important qu’une tutelle technique puisse évaluer la rentabilité et l’efficience tant des actes sous la responsabilité de la SOREC que sur ceux de tout le secteur privé de cette industrie d’avenir.

Notre souhait serait, un jour, d’avoir la chance qu’ont eue nos confrères français d’avoir obtenu de leur société France Galop (équivalent de la SOREC) une participation de 10% des ressources annuelles soit 760 millions d’euros sur un Chiffre d’Affaire annuel de 7.7 milliards d’euros (voir JDG daté du 24 janvier 2020) Dans son rôle d’encouragement, la SOREC, au lieu d’accorder 3.5% de son Chiffre d’Affaire annuel, ne devrait-elle pas tendre vers les 10% nécessaires au développement efficace de cette filière ?

Nous comptons sur la compréhension de notre Ministre et le contrat programme 2020-2030 pour assumer progressivement cet engagement mutuel du développement du cheval au Maroc, à la l’image de la réussite des autres filières de l’agriculture dans le cadre d’un Maroc Vert ambitieux, lancé par notre Ministre de l’Agriculture, sous les hautes directives de Notre Roi Sa Majesté Mohamed VI, que Dieu le glorifie.

Nous tablons sur l’intérêt que va porter la direction des filières pour l’élaboration, avec les professionnels, du meilleur contrat possible pour développer un PMU marocain engageant ainsi SOREC et Professionnels.

Par Les professionnels des courses hippiques de Rabat-Sale
Le 26/02/2020 à 08h14