L’incroyable histoire d’une touriste américaine à Marrakech

 
 
 

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En voyage à Marrakech, l’écrivaine et poètesse américaine Patricia Storace a vécu une expérience hors du commun. Comme tout bon touriste qui se respecte, elle visite un bazar, mais, au lieu de remporter avec elle un banal souvenir, elle va acquérir un objet qui changera sa vie à tout jamais.

Le 09/07/2015 à 20h48

Des vendeurs de bazar, Patricia Storace en a vus et revus. Des rusés aux harceleurs, des protecteurs aux séducteurs, d’aucuns ne ressemblent à celui qu’elle a rencontré à Marrakech. En balade dans la ville ocre, son regard s’arrête sur une boutique désertée par les touristes, que seul le propriétaire, un «vendeur maigrichon» occupait. À l’intérieur, Patricia aperçoit tout de suite l’objet qui va captiver toute son attention. «Je l'ai immédiatement aperçue. Une porte finement sculptée et dont le bois foncé était parsemé d'étoiles (…) était posée sur une table. Encadrée par une bordure de nuages en argent, l’objet ressemblait à la porte du paradis. Lumineuse et étroite. Plus je la regardais, plus je découvrais des choses.», déclare Patricia dans une tribune publiée mercredi 8 juillet par The Wall Street Journal.

Remarquant l’intérêt que la touriste portait pour l’objet et alors qu’elle était sur le point de partir, le vendeur lui demande, «délicatement et sans insister»: «Pourquoi n’achetez-vous pas la porte?». L’auteure répond qu’elle n’a malheureusement pas assez de place dans son appartement, avant de s’excuser: «Désolée de vous avoir gardé dans la boutique pendant si longtemps… Mais je n’ai pas de maison pour la porte».

«N’ayez pas peur! Une porte est le début d’une maison», lui dit alors le marchand. Après les quelques refus avancés par Patricia, le vendeur saisit alors la porte et lui demande de franchir le seuil. «J’ai eu l’étrange sensation d’avoir basculé du «mauvais» côté du monde au «bon». Patricia décline poliment, disant qu’elle devait partir car elle a un vol tôt le matin, à 7h50. Mais rien ne décourage le vendeur qui réplique qu’il ouvrirait exceptionnellement sa boutique à 6h. « Comme tous les bons commerçants, il m’a fait sentir qu’il ne m’a pas vendu la porte, mais qu’il me l’avait offerte».

Patricia Storace achètera la porte, la rapportera avec elle à New York, l’accrochera à un mur dans son appartement et lui murmurera: «Porte, donne-moi une maison!». Deux ans plus tard, son souhait sera excaucé. «C’était un lieu d’une autre époque. Située dans une baie le long de la côte du Connecticut, la maison a été construite en 1925 par un étudiant de Rodin. Un grand lustre trônait dans le salon, au milieu de divers objets en bronze et de magnifiques sculptures poussiéreuses.

La maison portait en elle le souvenir de jours intensément vécus, de mariages célébrés, de pièces théâtrales de Shakespeare jouées, et d’amours tarifées... Et puis il y avait là une entrée parfaitement proportionnée à la porte que j’avais achetée à Marrakech. Elle s’est glissée comme le pied de cendrillon dans la chaussure de verre», conclut l’auteure qui porte désormais la magie de Marrakech chez elle et en elle à tout jamais.

Par Rania Laabid
Le 09/07/2015 à 20h48