Mais où est passée la prime de 2.000 dirhams promise par El Othmani aux médecins?

Un sit-in des étudiants en médecine en 2019.

Un sit-in des étudiants en médecine en 2019. . DR

Revue de presseKiosque360. Au Maroc, la Coordination nationale des étudiants en médecine saisit l’occasion de la crise sanitaire actuelle pour se rappeler au bon souvenir du gouvernement. D'autant que ce dernier n'a pas respecté certains engagements de l’accord du 28 août 2019.

Le 08/06/2020 à 23h22

Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, doit s’attendre à un après-confinement mouvementé. En effet, la Coordination nationale des étudiants en médecine du Maroc menace de reprendre le feuilleton des grèves et sit-in dès la levée de l’état d’urgence sanaitaire.

Selon le quotidien Al Massae du mardi 9 juin, il s’agirait, à travers ce "préavis", de rappeler au gouvernement le non-respect de ses engagements vis-à-vis des étudiants en médécine.

L’on se rappelle qu’en vertu de l’accord signé entre la coordination des étudiants en médecine et les ministères de l’Education et de la Santé, le 28 août 2019, accord qui avait mis fin à une longue grève des étudiants des facultés de médecine et de pharmacie, le gouvernement s’était engagé, entre autres, à octroyer aux futurs médecins un bonus de 2.000 dirhams, à partir de janvier 2020. Or, en juin 2020, la coordination des étudiants en médecine assure qu’elle n’a pas encore vu la couleur de cet argent promis, d’où sa nouvelle montée au créneau.

Par la même occasion, la coordination renouvelle son refus de la privatisation de l’enseignement et de la formation en médecine. Elle rappelle qu’en l’absence d’un cahier de charges et d’une loi-cadre pour les facultés de médecine privées, il ne manquera pas de se créer un déséquilibre entre formation publique et formation privée en médecine. Elle exprime même sa crainte de voir cette privatisation signer l’arrêt de mort des centres hospitaliers universitaires, antres incontournables pour la formation des futurs médecins.

Selon la coordination, la crise sanitaire actuelle a non seulement prouvé que le secteur médical privé n’était rien d’autre qu’un complément pour le secteur public, mais elle a également montré l’importance du secteur de la médecine en général et du rôle primordial du personnel soignant.

Le secteur de la santé doit donc être mieux réorganisé, harmonisé et ses ressources humaines mieux valorisées, dès que les conclusions idoines auront été tirées de la pandémie planétaire de coronavirus. Une réflexion sur laquelle doit plancher la Commission mixte chargée de la réforme de la formation médicale, actuellement en veilleuse, et que la coordination exige d’activer le plus rapidement possible, loin des calculs politiciens.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 08/06/2020 à 23h22