Maroc-Israël: pour Einat Levi, les Juifs Marocains veulent un Maroc au présent et pour l’avenir, et non pas nostalgique

Selfie-perche sur l'esplanade de la mosquée Hassan II de Casablanca, de la chercheure israélo-marocaine Einat Levi (au premier plan, à droite), lors d'un séjour organisé en groupe au Maroc. 

Selfie-perche sur l'esplanade de la mosquée Hassan II de Casablanca, de la chercheure israélo-marocaine Einat Levi (au premier plan, à droite), lors d'un séjour organisé en groupe au Maroc.  . Einat Levi

Les Marocains en Israël, enthousiastes, entendent faire de leurs retrouvailles avec le Royaume une part de leur présent et pas uniquement un souvenir nostalgique du passé, affirme Einat Levi, chercheure à l'institut israélien des politiques extérieures et régionales.

Le 25/12/2020 à 08h40

Dans une déclaration accordée à la MAP, la chercheure israélienne d'origine marocaine, spécialisée dans les relations maroco-israéliennes, a souligné que ce récent pas en avant permettra non seulement de tirer profit des opportunités offertes par la reprise des relations entre le Maroc et Israël mais offrira aussi aux juifs marocains davantage d'occasions de découvrir leur pays.

Les juifs marocains vivant en Israël constituent la deuxième importante communauté juive au monde, avec plus d'un million de personnes.

Etablis en Israël, ils partagent avec les musulmans du Maroc une nostalgie commune, ce qui a donné une forte impulsion à la reprise des contacts entre les deux pays, a-t-elle poursuivi, notant que l'appartenance nationale est renforcée, avec la possibilité de visiter leur patrie dans des conditions normales, et sans angoisse particulière. 

En l'absence de relations claires et sans ambages, il était en effet difficile de penser à visiter le Maroc, a expliqué Einat Levi, indiquant que la situation a positivement changé aujourd'hui, rendant plus possible d'asseoir des bases solides pour une coopération et des échanges dans tous les domaines.

Les relations israélo-marocaines ont toujours eu la possibilité d'être développées davantage, mais les circonstances n'étaient pas favorables, a expliqué la chercheure israélienne, ajoutant qu'à la lumière de la reprise des relations, les liens culturels profonds unissant les deux peuples sont en mesure de consolider la coopération et d'ouvrir des horizons plus larges.

Einat Levi a formulé le vœu de voir la coopération bilatérale devenir un modèle et être une lueur d'espoir pour un avenir meilleur dans un contexte régional assombri.

Le secteur du tourisme, a-t-elle aussi expliqué, fait partie des secteurs de coopération bilatérale prometteurs. La chercheure a rappelé à cet égard qu’en 2019, près de 45.000 touristes israéliens ont visité le Maroc, et ce nombre peut, selon les prévisions, dépasser 200.000 touristes dans un avenir proche, dès l’ouverture de liaisons aériennes directes entre les deux pays.

Einat Levi a affirmé que nombre de Juifs Marocains aspirent à visiter leur pays au moins deux fois par an, d’autant qu’ils pourront à présent effectuer leurs séjours dans leur pays de manière individuelle, sans être obligés de se déplacer dans le cadre d’un voyage organisé, comme cela a pu auparavant être le cas. 

En ce qui concerne les échanges commerciaux, a souligné la chercheure, ceux-ci sont prometteurs, tout particulièrement en ce qui concerne les opportunités dans les domaines du commerce numérique et de l’entreprenariat.

Et Einat Levi de conclure qu’un sentiment de joie et d’enthousiasme a envahi les Juifs Marocains, dont elle fait partie, dès l’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc.

Le 25/12/2020 à 08h40