Médecine légale : 100 DH l'autopsie

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Revue de presseAu Maroc, la médecine légale souffre de nombreux dysfonctionnements. Le constat alarmant du Conseil national des droits de l'Homme.

Le 08/07/2013 à 23h04, mis à jour le 09/07/2013 à 00h20

Des cadavres négligés, des analyses incomplètes, des équipements vétustes… telle est la triste réalité de la médecine légale au Maroc. Dans une étude dévoilée lundi, le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) dresse un constat alarmant du secteur. Toute la presse datée de ce mardi 9 juillet reprend les conclusions de cette enquête-choc du CNDH. "Le Conseil national des droits de l'Homme dévoile les dysfonctionnements de la médecine légale au Maroc", titre sobrement Bayane Al Yaoum, quotidien arabophone du PPS. Et d'ajouter que "l'étude a été menée dans sept villes du royaume".

Le quotidien francophone L'Opinion met l'accent sur la nécessité d'une réforme globale de la médecine légale pour "répondre aux exigences d'efficacité, de sécurité et d'égalité des citoyens devant la justice". Quant à Al Massae, il relève que "l'autopsie des dépouilles des Marocains se fait dans des conditions inhumaines". Le quotidien fait savoir que "les médecins qui assurent les autopsies n'ont aucune formation. Souvent, cette mission est confiée aux dentistes".

Vite une réforme !

La situation catastrophique de la médecine légale est relayée également par le quotidien L'Economiste. Le journal aborde la rareté des médecins expérimentés et leur rémunération peu motivante. Selon le quotidien, il existe à peine 13 spécialistes au niveau national. Et de préciser que "la rémunération d'un médecin légiste "ne dépasse pas les 100 DH l'autopsie" et que les hôpitaux qui accueillent ces opérations "ne perçoivent aucune rémunération". Il est clair que la médecine légale est un des secteurs "déterminants de l'indépendance de la justice", comme l'écrit L'Economiste. La situation est certes inquiétante, mais quand on sait les dysfonctionnements des deux secteurs, santé et justice au Maroc, il n'est pas étonnant que la médecine légale en soit le parent pauvre. D'où l'urgence, comme le recommande le CNDH, de mettre en place une structure pour concevoir et mettre en oeuvre une réelle feuille de route pour remédier aux multiples défaillances de la médecine légale.

Par Ikram El Ghinaoui
Le 08/07/2013 à 23h04, mis à jour le 09/07/2013 à 00h20