Médecins grévistes: trêve du mouvement pendant les vacances

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Revue de presseKiosque360. Les étudiants en médecine ont suspendu les réunions avec la commission interministérielle en raison de la période des vacances. Mais ils sont déterminés à reprendre leur mouvement de grève dès la rentrée universitaire.

Le 02/08/2019 à 21h58

La Coordination nationale des étudiants des facultés de médecine et de médecine dentaire (CNEM) a décidé de suspendre les réunions avec la commission interministérielle en raison du départ en vacances des ministres. Une pause qui va permettre aux étudiants d’élaborer un plan pour organiser une marche de protestation dans la rue suite à une grève qui dure depuis cinq mois. Les étudiants en médecine, qui se plaignent de nouvelles formes de harcèlement, comptent durcir leur mouvement. Ils avaient auparavant suspendu leurs protestations pour donner à la commission interministérielle la possibilité de trouver une solution à cette crise qui perdure.

Mais les étudiants estiment que ladite commission a consacré son temps à étudier les grands dossiers et a fait peu de cas de leur cahier revendicatif. Lors d’une conférence de presse tenue jeudi dernier, le membre de la CNEM, Ilyas El Khatib, a déclaré que le travail de la commission sera suspendu pendant le mois d’août en raison du départ en vacances des ministres et de leurs collaborateurs. Le même intervenant souligne que la reprise du mouvement de contestation dès la rentrée de septembre ne signifie pas le retrait des étudiants de la commission. Laquelle commission, poursuit-il, vise à contribuer à la réforme qui constitue une priorité pour la réalisation des revendications des étudiants et leur retour au campus.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 3 août, que le même interlocuteur a mis en garde le ministre de la Santé, Anas Doukkali, contre les répercussions que pourraient avoir la réactivation de la loi relative au «Service sanitaire obligatoire». Le responsable de la Coordination justifie le rejet de cette loi par son caractère «obligatoire» dans des zones qui manquent des conditions de travail les plus élémentaires. Il dément ainsi les reproches que l’on fait aux médecins de refuser d’exercer dans des contrées lointaines. De son côté, le président de la CNEM, Ayoub Abou Biji, a indiqué que la commission interministérielle a présenté plusieurs propositions pour essayer de décanter la situation. Il cite notamment l’augmentation des postes de résidanat de manière à répondre aux besoins des facultés de médecine publiques et privées.

Mais les étudiants ont émis des réserves sur cette proposition et se sont abstenus de prendre position sur ce point formulé seulement de manière orale. Le même intervenant souligne que les étudiants en médecine risquent d’être privés de leur bourse de mérite car ils n’ont pas reçu leurs diplômes universitaires. Certaines parties, ajoute Abou Biji, auraient donné leurs instructions aux facultés pour interdire la distribution des diplômes aux étudiants. Le président de la CNEM a toutefois tenu à préciser que les étudiants en médecine ne fonctionnent pas avec la logique de la confrontation ou de l‘hostilité: «Nous ne sommes pas contre le secteur privé mais nous réclamons une bonne formation, une gestion rationnelle, un contrôle strict et le respect des lois en vigueur tout en clarifiant la relation entre les deux secteurs, public et privé».

Par Hassan Benadad
Le 02/08/2019 à 21h58