Migrants clandestins: le camp d’Ouled Ziane interdit aux Subsahariens

Le camp d’Ouled Ziane qui regroupe des migrants.

Le camp d’Ouled Ziane qui regroupe des migrants. . DR

Revue de presseKiosque360. Les autorités de la préfecture de police ont décidé d’évacuer les Subsahariens du camp d’Ouled Ziane, après l’incendie monstrueux et les affrontements violents de ces derniers jours. Les migrants refusent de quitter les lieux et réclament leur droit au logement et à la libre circulation.

Le 11/07/2019 à 19h45

Le jeu du chat et de la souris s’est poursuivi, mercredi dernier, dans les alentours de la gare routière Ouled Ziane, entre les services de police et les migrants subsahariens en situation irrégulière. Selon certaines sources, l’opération d’évacuation s’effectue quotidiennement pour éviter les heurts entre les habitants de ce quartier et les immigrés. Ne pouvant plus supporter cette situation inextricable, certains adolescents interdisent aux Subsahariens de se rassembler devant leurs maisons et leur demandent d’évacuer toute la zone. Des responsables de la police affirment que ces mesures sont prises pour éviter les émeutes susceptibles de se produire à chaque instant, après les troubles qu’a connus cette zone. De violents affrontements ont opposé tantôt les Subsahariens entre eux, tantôt les migrants aux habitants. Afin d’assurer la sécurité des citoyens et des biens privés et publics, les autorités policières sont décidé d’évacuer les migrants clandestins et d’interdire tout regroupement conséquent.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 12 juillet, que l’opération d’évacuation vise à éviter que les Africains ne prennent d’assaut des bâtiments vides, des établissements scolaires ou des jardins publics pour y installer un campement sauvage. De leur côté, les Subsahariens concernés par cette opération d’évacuation ont exprimé leur colère, estimant que ces «harcèlements» portent atteinte à leur droit légitime au logement et à la libre circulation. Ils demandent aux autorités concernées de procéder à leur intégration ou de leur permettre de quitter le Maroc vers l’Europe à travers les présides occupés de Sebta et Melilla.

De son côté, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui traite du même sujet dans son édition du vendredi 12 juillet, indique que des dizaines de migrants ont protesté contre l'interdiction qui leur a été donnée de revenir dans le camp d’Ouled Ziane. Certains d’entre eux ont essayé de prendre d’assaut le souk de derb Mila, mais une intervention rapide des forces de l’ordre les en a finalement dissuadés. Selon certains témoins, d’autres Subsahariens auraient trouvé refuge dans le cimetière des Chouhadas. Les mouvements de protestation des migrants ont perturbé, pendant un moment, la circulation dans les boulevards Ouled Ziane et Lacroix, avant que les éléments de la police n’interviennent pour fluidifier le trafic. Il faut reconnaître que les forces de l’ordre ont réussi à contenir les protestations, voire les provocations des migrants avec professionnalisme, en engageant à chaque fois un dialogue avec eux pour essayer d’atténuer les tensions. 

Il faut rappeler que cette zone a connu, il y a de cela deux semaines, un climat de panique après l’éclatement, à Derb el Kabir, d’un incendie monstrueux attisé par les explosions des bonbonnes de gaz butane dans le campement des migrants. Toujours selon Al Ahdath Al Maghribia, un groupe de migrants clandestins aurait proposé aux autorités locales de s’installer provisoirement dans les locaux des abattoirs du quartier La villette. Les responsables de la ville ont jugé utile de prendre le temps de la réflexion avant de prendre une quelconque décision.

Par Hassan Benadad
Le 11/07/2019 à 19h45