Nouveaux débrayages dans la santé publique: les médecins haussent le ton contre le ministre

Manifestation de médecins à Rabat. 

Manifestation de médecins à Rabat.  . DR

En réponse aux récentes déclarations du ministre de la Santé, les médecins du secteur public ont décidé de hausser le ton. Ils annoncent une série de grèves et des actions qui n'augurent rien de bon pour un secteur qui va bien mal.

Le 06/11/2018 à 19h02

C'est un mois de novembre très mouvementé qui s'annonce pour le secteur de la santé publique. Après les démissions en cascade de médecins, une série de grèves est annoncée pour ce mois qui débute. Et les médecins ont prévu de mener une série d'actions de protestation. 

Un communiqué du bureau exécutif du Syndicat indépendant des médecins de secteur public ne laisse point de place au doute: le ton est désormais monté de plusieurs crans et la colère a atteint son paroxysme.

Le syndicat des médecins s'en prend directement au ministre de la Santé, Anas Doukkali, qu'il accuse d'être "loin des préoccupations" du secteur et d'avoir eu ce poste que "grâce à son appartenance partisane". Les médecins appellent aussi la Cour des comptes à "ouvrir une enquête sur le sort de l'argent des contribuables, qui ne bénéficie pas au secteur dans les différents hôpitaux du royaume".

Le syndicat annonce la tenue de trois grèves nationales, les lundi 19 novembre, jeudi 22 novembre et vendredi 23 novembre dans les différentes établissements et les services hospitaliers, excepté ceux de la réanimation et les urgences. Il appelle également à porter une tenue noire le mercredi 28 novembre prochain. 

Pire, le syndicat appelle les médecins à "accélérer le dépôt des démissions collectives auprès des différentes directions régionales". "En l'absence de réponse à son cahier revendicatif de la part du gouvernement, le syndicat a décidé de tenir des réunions avec les groupes parlementaires et les associations des droits de l'homme", ajoute le communiqué. 

Le ministère de la Santé avait ouvert un dialogue avec les représentants des médecins en vue de trouver un terrain d'entente et de mettre fin à un blocage qui s'éternise. Mais pour le moment, il semblerait qu'aucune issue ne soit encore trouvée à cette crise, tant chaque partie campe sur ses positions, dans un secteur très mal en point.

Par Khalid Mesfioui
Le 06/11/2018 à 19h02