Pour viol sur son épouse, il écope d'une peine de prison ferme

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Revue de presseKiosque360. La cour d’appel de Tanger a condamné un jeune homme à deux ans de prison ferme et un dédommagement conséquent pour avoir violé son épouse. Une première dans les annales de la justice marocaine.

Le 28/12/2018 à 22h11

Fait rare, voire inédit au Maroc. Une décision judiciaire a condamné un homme pour le viol de son épouse.

La chambre criminelle près la cour d’appel de Tanger a en effet prononcé une peine de prison ferme et une amende à l’encontre d’un mari accusé par sa femme de viol et de défloration. Cette dernière a déclaré devant la cour que son mari, âgé de 25 ans, l’obligeait à avoir des rapports sexuels. Elle a notamment relaté la nuit où elle a été dépucelée avec violence, ce qui lui a causé de graves déchirures vaginales. Son avocat a d’ailleurs présenté à la cour un certificat médical qui dénote des séquelles physiques et psychiques qu’elle a endurées depuis cette agression.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du samedi 29 décembre, que le mari a nié avoir violé sa femme, en précisant que depuis l’établissement de l’acte de mariage en 2017, ils ont toujours eu des rapports sexuels superficiels, souvent dans la maison des parents de l’épouse. Il affirme que cela se passait toujours avec son consentement et qu’il ne lui a jamais fait de mal, ni obligé à subir des rapports sexuels.

Son avocat a demandé son acquittement, mais le tribunal l’a condamné à deux ans de prison ferme, à payer une amende de 2.000 dirhams et à verser à la victime un dédommagement de 30.000 dirhams. La cour a été convaincue par la gravité de l’acte et a pris en compte l’état de santé de la victime qui a souffert d’une dépression sévère pouvant mener au suicide.

Ce jugement est une première dans les annales de la justice marocaine. Il devrait réjouir les militants des droits de l’homme et de défense des droits des femmes. Car cette condamnation constitue une victoire pour les femmes victimes de violences conjugales. D’autant que ces associations considèrent les rapports sexuels non consentis comme une grave atteinte à la liberté de la femme, responsable de séquelles physiques, psychiques et sexuelles.

Par Hassan Benadad
Le 28/12/2018 à 22h11