Ramadan: un dé-jeûneur de Marrakech écope de deux mois de prison avec sursis

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Revue de presseKiosque360. Un jeune homme a été condamné à deux mois avec sursis par le tribunal de première instance de Marrakech pour avoir rompu publiquement le jeûne pendant le ramadan. Par ailleurs, la police a arrêté, mardi dernier, deux individus en train de manger en public pendant la journée.

Le 29/04/2021 à 22h17

Le tribunal de première instance de Marrakech a condamné, mercredi dernier, un jeune homme à deux mois de prison avec sursis et une amende de 500 dirhams pour avoir mangé en public pendant le jeûne du ramadan de l’année dernière. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 30 avril, que le mis en cause a été déféré devant le parquet, en septembre 2020, qui l’avait poursuivi pour le motif précité ainsi que pour outrage à un fonctionnaire.

Il a fallu près de sept mois au tribunal pour statuer sur ce dossier après de multiples reports et prononcer son verdict. Par ailleurs, des éléments de la police ont interpellé, mardi dernier, deux individus qui étaient en train de manger en public pendant les heures du jeûne. Deux autres ont réussi à prendre la fuite dans le quartier Riad Zitoune dans l’arrondissement de Marrakech-ville.

Le quotidien Al Massae rapporte que les quatre individus ont sciemment décidé de rompre publiquement le jeûne. Des citoyens sidérés ont informé la police qui a rapidement accouru sur les lieux pour arrêter deux des quatre «dé-jeûneurs». Les deux mis en cause ont été conduits au siège du quatrième arrondissement où les éléments de la police leur ont dressé un procès verbal avant de les remettre à la police judiciaire pour une enquête détaillée. Il faut rappeler qu’a chaque ramadan, des non-jeûneurs se manifestent au Maroc, en Tunisie et en Algérie pour réclamer le droit de manger et de boire. Les contrevenants sont sanctionnés dans plusieurs pays musulmans en Afrique et dans le monde arabe.

Plusieurs associations de droits de l’homme militent pour protéger la «liberté de conscience et de religion» en appelant à autoriser les non-croyants à boire et à fumer en public. Certains considèrent les «dé-jeûneurs» comme des apostats qui cherchent à provoquer les croyants puisque, disent-ils, personne ne les prive de manger, de boire et de fumer chez eux. Il faut rappeler que le code pénal marocain punit d’un à six mois de prison ferme toute personne qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan.

Par Hassan Benadad
Le 29/04/2021 à 22h17