Reptiles et insectes venimeux: le Maroc en pénurie d'antidotes

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Revue de presseKiosque360. Une association monte au créneau pour dénoncer le maintien de l'interdiction de la production d'antidotes contre les morsures et piqûres de reptiles et insectes venimeux. Elle appelle les victimes à porter plainte contre le ministère de tutelle.

Le 16/08/2017 à 21h26

Une pénurie de médicaments pour le traitement des piqûres et morsures de reptiles et insectes venimeux fait sortir des acteurs associatifs de leurs gonds. Le réseau marocain de défense du droit à la santé monte, en effet, au créneau pour dénoncer une décision ministérielle empêchant l’Institut Pasteur de produire les antidotes nécessaires à ces venins, rapportent les quotidiens Al Massae et Al Akhbar dans leurs numéros du jeudi 17 août.

Al Massae indique ainsi que Ali Lotfi, président de cette association, n'a pas hésité à appeler les victimes de morsures ou piqûres venimeuses à porter plainte contre le ministère de la Santé qui, à travers sa décision, les empêchent d’accéder au traitement adéquat. Cet appel intervient dans un contexte où le nombre de victimes augmente de façon inquiétante, dans certaines régions du royaume.

Selon les deux journaux, l’association remet également en doute les motivations présentées par le ministère pour légitimer sa décision. Ce dernier a en effet avancé que les antidotes en question n'étaient pas efficaces, alors que le réseau marocain de défense du droit à la santé maintient que ces antidotes ont déjà fait leurs preuves dans plusieurs pays, y compris des pays européens. Des pays voisins du Maroc en produisent d’ailleurs sans interruption.

Les mêmes sources ajoutent que l’association fait appel, aujourd’hui, au chef du gouvernement pour intervenir et annuler la décision du ministère de la Santé, afin de permettre au Maroc de disposer d’un stock de sécurité de ces antidotes.

Pour rappel, il y aurait, selon Al Akhbar, quelque 30.000 cas de piqûres et morsures venimeuses chaque année, particulièrement dans les zones chaudes ou lors des vagues de chaleur. Jusqu’à l’an 2000, le Maroc produisait des antidotes. Aujourd’hui, le ministère de tutelle semble toujours tenir à cette suspension de la production.

Par Khalil Ibrahimi
Le 16/08/2017 à 21h26