Salé: manifestation nocturne contre le trafic de "Karkoubi"

Selon le quotidien arabophone Al Massae dans son édition du jeudi 3 décembre, les habitants du quartier Cheikh Mfadel de Tabriquet, à Salé, viennent d’organiser une manifestation, à une heure tardive de la nuit, pour protester contre l’impunité dont jouissent les barons de la drogue officiant chaque nuit dans les ruelles de ce quartier populaire. Leurs agissements ont d’ailleurs été mis à nu à par des enregistrements circulant sur la Toile, notamment sur Youtube, où l’on peut les voir écouler, dans deux quartiers populaires de Salé, à savoir Sidi Moussa et Cheikh Mfadel, d’énormes quantités de «karkoubi». Une drogue dont les ravages sur la jeunesse ne sont plus à démontrer.

Pourtant, il y a à peine quelques jours, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, avait promis de faire le grand ménage à Salé pour mettre un terme à la prolifération inquiétante, sur l’autre rive du Bouregreg, du crime organisé lié justement à la vente de grandes quantités de drogues.Selon Al Massae, les manifestants ont d’ailleurs appelé le ministre de l’Intérieur et le directeur général de la sûreté nationale à mettre sur pied, le plus rapidement possible, une commission d’enquête en vue de lever le voile sur la protection dont profitent les gangs s’adonnant au crime organisé à Salé.

Pour rappel, le même quartier de Cheikh Mfadel avait été secoué, il y a de cela deux années, par une bataille rangée à l’arme blanche entre les habitants et les dealers. Résultat des courses: la police avait arrêté plusieurs habitants du quartier, dont certains ont été accusés de consommation de drogue, alors que les revendeurs, eux, n’ont jamais été inquiétés.

Le journal précise par ailleurs que des représentants du quartier ont pris attache avec des parlementaires et soumis une pétition signée par 300 personnes au Gouverneur de Salé, pétition dans laquelle les noms de complices et protecteurs de dealers ont été balancés. Comme quoi, un nettoyage de ces écuries d’Augias s’impose de toute urgence.