Santé: les chiffres alarmants du CNDH

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Revue de presseKiosque360. Le CNDH vient de rendre public son rapport sur le secteur de la santé au Maroc. Il y dresse un tableau loin d’être rassurant, mais y propose également des pistes qui permettraient au secteur de mieux répondre aux besoins des citoyens. Cet article est une revue de presse tirée des quotidiens Al Ahdath et Assabah.

Le 24/04/2022 à 19h56

Alarmants! C’est le moins que l’on puisse dire des derniers chiffres révélés par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), relatifs au secteur de la santé au Maroc. C’était à l’occasion de la publication de son rapport «Effectivité du droit à la santé: défis, enjeux et voies de renforcement».

Les principaux quotidiens arabophones paraissant ce lundi 25 avril s’intéressent aux enseignements qu'apporte ce document. C’est le cas, par exemple, d’Al Ahdath Al Maghribia qui parle de «chiffres chocs». Ces derniers concernent plusieurs aspects du domaine de la santé au Maroc, comme les opérations chirurgicales. Comme le rapporte le quotidien, chaque chirurgien du secteur public effectue en moyenne 166 actes opératoires par an. En d’autres termes, chaque chirurgien n’effectue aucune intervention pendant plus de la moitié de son temps de travail effectif.

Autre chiffre mis en avant par la publication: le taux d’occupation des lits hospitaliers dans le secteur public. Selon le document du CNDH, il ne dépasse pas les 62%, pour une moyenne de séjour de 4 jours par patient.

Comme l’explique la même source, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, a également mentionné, lors de la présentation du rapport, la faiblesse du taux de consultations des médecins. Ces derniers effectuaient en moyenne 789 consultations chaque année, soit une moyenne de 3,5 consultations par médecin par jour de travail.

Si ces chiffres prouvent une chose, c’est que le secteur de la santé souffre d’une inefficacité dans l’utilisation de ses ressources, et particulièrement ses ressources humaines.

D’ailleurs, à cet effet, le quotidien Assabah, qui s’intéresse également à ces statistiques dans son numéro du jour, fait remarquer que le secteur souffre également d’une tendance à la migration chez les médecins. Selon le rapport du CNDH, le nombre de médecins formés au Maroc et exerçant à l’étranger oscille en effet entre 10.000 et 14.000, sachant que le pays souffre d’un manque évalué à quelque 32.000 médecins.

Tout cela n’est évidemment pas sans conséquences sur le bon fonctionnement du secteur. A cause de ces manques, des équipements de soins se retrouvent dans certains cas inutilisés, tandis qu’une partie du personnel de la santé se retrouve au «chômage forcé». En même temps, dans certains établissements, les insuffisances provoquent une certaine pression au regard d’une forte sollicitation de la part des patients.

Face aux différents constats relevés lors de l’établissement du rapport, le CNDH a émis une série de recommandations pour améliorer le rendement du secteur et sa capacité à répondre aux besoins des citoyens. Parmi elles, certaines renvoient directement à la gouvernance. Comme l’explique Al Ahdath Al Maghribia, ce n’est pas tant une augmentation des budgets alloués au secteur qui est indispensable, mais plutôt une bonne gouvernance permettant d’abord au secteur de tirer profit des ressources dont il dispose déjà.

Par Fayza Senhaji
Le 24/04/2022 à 19h56