Selon 87% des Marocains, le gouvernement ne fait rien contre le chômage

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Revue de presseKiosque360. Selon 66% des Marocains, le chômage est le plus grand problème du Maroc. Un problème bien plus grave que la corruption et la pauvreté. Mais le gouvernement n’a rien fait pour y faire face, estiment 87% des personnes interrogées dans le cadre d’une enquête.

Le 20/01/2019 à 19h14

Un Marocain sur trois affirme que le plus grand problème auquel le Maroc est confronté est celui du chômage. C’est de loin le danger qui menace la société, bien plus que la corruption ou encore la pauvreté et l’exclusion sociale. Le pire, estime un Marocain sur neuf, c’est que le gouvernement n’a rien fait face à cette problématique, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition du lundi 21 janvier. Le journal cite les résultats d’une enquête réalisée récemment par Afrobaromètre, un réseau africain de recherche indépendant. D’après l’enquête, qui a concerné 1.200 personnes, seul 1% des sondés estime que le gouvernement déploie assez d’effort pour lutter contre le chômage alors que 87% d’entre eux affirment tout le contraire.

Toujours selon les chiffres de cette enquête, alors que 66% des Marocains estiment que le grand problème auquel le pays fait actuellement face est le chômage, 39% estiment que c’est plutôt le problème de la santé alors que 38% voient en la pauvreté et l’exclusion sociale le principal problème auquel le gouvernement doit tâcher de trouver une solution. Quant à la corruption, elle n’est mentionnée que par 20% des sondés et le manque d’infrastructures par 15% d’entre eux. La gouvernance économique préoccupe 10% des interrogés, la sécurité 6% ou l’eau potable 6%. Quant au logement et au transport public, ils n’ont été cités que par 5% d’entre eux.

Mais comment les Marocains pensent-ils faire face à la situation? Ils envisagent de le quitter tout simplement, répond l’enquête. Ainsi, un Marocain sur trois, 36% des sondés plus exactement, souhaite émigrer. Et si 7% d’entre eux ont déjà entrepris les démarches nécessaires pour quitter le pays, 67% avouent qu’ils n’ont pas encore de plan en tête. Ce qui est certain, c’est que, même pour ceux qui n’ont encore rien entrepris de concret, c’est l’Europe qui reste l’eldorado rêvé. Concrètement, 68% de ceux qui veulent émigrer souhaitent aller s’installer en Europe, contre 15% en Amérique du Nord et seulement 6% au Moyen-Orient.

Si un grand nombre de Marocains veut partir, comment voient-ils ceux qui sont venus s’installer dans leur pays? C’est un mélange d’acceptation et d’appréhension, souligne le journal, citant les chiffres de cette enquête. Ainsi, si 36% des sondés affirment qu’il doit être permis aux immigrés et autres réfugiés se s’installer au Maroc, il n’en reste pas moins que 47% d’entre eux estiment que les étrangers venus s’installer au Maroc viennent occuper des emplois qui devraient revenir aux Marocains.

Cela dit, et sur le même volet, deux Marocains sur trois jugent positif qu’un étranger vienne créer une société au Maroc et embauche des Marocains. Plus encore, 39% ne voient pas d’inconvénient à ce qu’un étranger se marie à l’un de leurs proches, alors que 38% acceptent volontiers des étrangers comme voisins. Cependant, un Marocain sur quatre affirme que le nombre d’étrangers installés au Maroc devrait se limiter au niveau actuel et que le pays ne doit plus en accepter davantage.

Pour conclure, le journal aborde un autre sujet traité par l’enquête et qui porte sur la gratuité de l’enseignement. Ainsi, d’après ce sondage, seuls 14% des Marocains se disent prêts à mettre la main à la poche pour améliorer la qualité de l’enseignement public dans leur pays alors que 91% des sondés affirment que l’enseignement universitaire doit rester totalement gratuit pour tout le monde.

Par Amyne Asmlal
Le 20/01/2019 à 19h14