Soulèvement à la prison d'Oukacha

Revue de presseKiosque360. De dizaines de détenus de la prison de Oukacha à Casablanca se sont soulevés mercredi 4 février, après que l'administration pénitentiaire ait décidé d'interdire désormais à leurs familles de les approvisionner en repas garnis de viande ou de poisson.

Le 06/02/2015 à 07h17

Drôle de raison que celle qui a poussé ces détenus à provoquer des échauffourées. Ils ont contesté violemment l'interdiction qui a été faite à leurs familles de fournir des repas composés de viande et de poisson, a rapporté Al Massae dans son édition de ce vendredi 6 février. Sous le titre "soulèvement à la prison de Oukacha à cause de la viande et du poisson", le journal estime que cette "interdiction est sans précédent, incompréhensible et injustifiée".

Citant les familles, le quotidien précise que l'administration de la prison, nouvellement désignée, n'a pas motivé sa décision se contentant d'indiquer que cette dernière s'inscrit dans le cadre des "nouvelles directives de gestion et de mesures disciplinaires".

"Des dizaines de détenus ont même observé une grève de la faim pour protester contre cette mesure qui les prive de viande et de poisson", a écrit le quotidien casablancais en regrettant le silence et l'absence de réaction de l'administration.

Les familles se sont plaintes auprès du journal de ce qu'elles ont appelé les "mauvais traitements que subissent les prisonniers de la part des surveillants, notamment au niveau du pavillon 4". Al Massae nous apprend aussi, en citant toujours les familles, "le cas d'un supposé mauvais traitement infligé par un surveillant à un détenu. Ce dernier se serait rebellé contre l'administration en refusant notamment de se rendre au tribunal". La page de cet incident a été tournée après que la famille du détenu se soit désistée.

Contacté par Le360 un responsable de l'administration centrale pénitentiaire a dénoncé la désobéissance à Oukacha, assurant que son département veillera au strict respect de l'ordre, de la discipline et des règlements qui régissent les prisons". A propos de ce centre pénitentiaire, Al Massae a fait état d'un récent rapport ayant révélé la présence de dysfonctionnements divers, raison qui a conduit au limogeage du précédent directeur. Outre la surpopulation carcérale et les mauvaises conditions de détention, a conclu le journal, la corruption est une pratique courante à Oukacha. Il y existe même la possibilité de louer une cellule "confortable" en contrepartie de 5.000 dirhams par mois.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 06/02/2015 à 07h17