Soupçons de fuite de devises dans le cadre de la Omra

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Revue de presseAlors que la réglementation de l’Office des changes est claire sur les dépenses autorisées dans le cadre des voyages à l’étranger, certains pèlerins n’hésitent pas à crever les plafonds autorisés pour leur Omra. Cette revue de presse est issue d’un article d’Assabah.

Le 28/03/2024 à 19h17

A chaque saison de Omra son lot de scandales. Après des arnaques contre des pèlerins, ces derniers sont aujourd’hui suspectés d’enfreindre la réglementation sur les devises. D’après Assabah du vendredi 29 mars, des pèlerins sont soupçonnés d’avoir largement dépassé le plafond des dépenses autorisées dans le cadre de voyages, en recourant à certaines pratiques leur permettant de détourner les contrôles en vigueur.

Citant des sources informées, le quotidien évoque le cas d’un pèlerin, a priori chef d’entreprise, qui aurait déboursé pas moins de 2,5 millions de dirhams pour couvrir les dépenses de sa famille lors de sa Omra.

Comme le rappelle le journal, le plafond des dépenses fixé par l’Office des changes prévoit que le montant correspondant aux règlements au titre des opérations de voyages personnels est constitué d’une dotation pour voyages personnels de 100.000 dirhams. Ce plafond peut être majoré d’une dotation supplémentaire égale à 30% de l’Impôt sur le Revenu payé ou prélevé à la source au cours de l’année précédente.

Cependant, la dotation ne peut excéder 300.000 dirhams par personne et par année civile. Les 2,5 millions de dirhams dont il est question dépassent la somme légalement autorisée, ce qui laisse présager le recours à des manœuvres pour détourner les contrôles en matière de change, qui s’apparentent à une fuite de devises vers l’étranger.

Dans les faits, ce cas est loin d’être isolé, plusieurs sources insistant sur un renforcement du contrôle des transferts de devises vers l’étranger dans le cadre des opérations de Omra. Ces dernières, écrit le journal, sont même devenues un lourd fardeau sur la balance des paiements, puisqu’elles coûtent jusqu’à 450 millions de dirhams chaque année.

Assabah fait d’ailleurs remarquer que la Omra s’accompagne de plus en plus de pratiques malsaines. Le quotidien cite le cas d’entreprises qui suspendent le paiement de leurs fournisseurs sous prétexte que leurs chefs sont en pèlerinage, ou d’hommes d’affaires qui font de la Omra un moyen de se vanter.

Par Fayza Senhaji
Le 28/03/2024 à 19h17